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MÉTRO B, RECRUTEMENT, PROJETS DES TCL : LE DIRECTEUR DE KEOLIS RÉPOND À VOS QUESTIONS

Lundi 4 Décembre - 17:21

Interview


La nouvelle station du métro B à Oullins - © X / @SYTRALmobilites
Pannes à répétition sur le métro B, recrutement, projets du réseau : le directeur de l'exploitation des transports en commun lyonnais Thomas Fontaine, était notre invité lundi 4 décembre. L'occasion de répondre aux questions que vous vous posez, et de faire le point sur l'actualité des TCL.


Thomas Fontaine, vous êtes Directeur Général de Keolis Lyon, exploitant du réseau des Transports en Commun Lyonnais (TCL) pour le compte de SYTRAL Mobilités. Si vous deviez nous résumer votre travail, là, en même pas 30 secondes, vous diriez quoi ?

La base de ce travail, c'est déjà de s'assurer que tous les matins et tous les jours, l'ensemble des transports puissent tourner de manière régulière et que le service soit assuré. J'en profite d'ailleurs pour saluer l'ensemble des salariés. Le but, aussi, c'est qu'on ait l'ensemble de nos équipes bien mobilisées, souriantes tous les jours, et d'assurer ce service dans ce beau réseau TCL.


Le réseau TCL, c'est 4 lignes de métro, 7 lignes de tramway, 2 lignes de funiculaire, 134 lignes de bus, 130 trolleybus, 1,8 million de voyages par jour, c'est conséquent. Si je ne dis pas de bêtises, avant, tu as dirigé un réseau de transport en commun à Dijon : c'est quoi, la différence ?


Ce n'est pas la même envergure, c'est un autre type de réseau. Moi, je suis Lyonnais, à la base. J'ai fait une petite expatriation en Bourgogne pour découvrir cette belle région. C'est pas la même taille, c'est sûr, après, c'est les mêmes enjeux dans le fond : en priorité, on doit garantir un service, c'est la première mission. Derrière, c'est aussi transformer les modes de mobilité au fur et à mesure. Il faut qu'on assure, je leur redis, un service de qualité et qu'on puisse aussi, au fur et à mesure, amener tout le monde sur un autre mode de transport. Se dire que c'est un mode serein et qui fonctionne. C'était le cas à Dijon, et c'est la même chose sur le réseau TCL, qui doit être "inter-opérable", c'est-à-dire qu'on peut prendre le vélo et après faire du covoiturage, prendre le réseau de transport, le métro, le funiculaire… C'est tout ça qui fonctionne. Il faut qu'on soit l'aise dans les transports et c'est le point fondamental. C'est là qu'on joue un vrai rôle en tant qu'opérateur, auprès de la Métropole de Lyon et de Sytral Mobilités.


Combien d'agents font tourner le réseau, tout au long de l'année ?


On est 4.700 sur le réseau et en moyenne, là ce matin par exemple, il y a 2.500 personnes actives pour assurer le service. 


Depuis pas mal de temps, vous avez un problème avec un manque de personnel assez flagrant, pratiquement depuis la fin du Covid. Pourquoi et comment on règle ça ?

Le pourquoi, je ne vais pas revenir sur les causes, après le Covid, effectivement, il y a eu une pénurie de personnel, dans certaines missions de service public en particulier. On a dû réagir par rapport à ça. On a eu jusqu'à 250, 300 personnes qui manquaient pour assurer le service, il y a un an et demi. Aujourd'hui, c'est entre 80 et 100. L'offre continue à se développer, donc on a actuellement plus de personnel que ce qu'on avait il y a un an. On parlait de l'importance des transports en commun, il faut continuer à créer des vocations. Donc ça, ça ne se dégrade pas comme ça. Je ne vais pas vous dire aujourd'hui en direct, venez aux TCL, c'est bien, c'est chouette ! Mais c'est la réalité, les usagers sont sympas et je les salue d'ailleurs ! Maintenant, il faut aller un peu plus loin. On a donc mis en place des programmes de formation pour des personnes éloignées de l'emploi, qui se disent qu'elles ne pourraient jamais être conducteurs TCL ou faire de la maintenance. Donc, on a plusieurs programmes avec Sytral Mobilités et la Métropole de Lyon. On a pu embaucher l'année dernière 200 personnes, et cette année, 250 associées à ces programmes. On doit encore embaucher cette année plus de 700 personnes. On va le faire, pour fin décembre. À côté de ça, on a aussi des systèmes qui permettent de financer les permis, par exemple. Dans le passé, c'était 250 à 300 embauches par an, aux TCL. Cette année, on va dépasser les 700. Autant des jeunes, des premiers diplômés, que des personnes qui ont plus d'expérience. Toute cette richesse est importante : avoir des personnes qui ont pu travailler dans d'autres métiers de services. On a par exemple un clerc de notaire qui est rentré récemment. Il y a plein de profils différents, et cette expérience-là est utile parce qu'on est dans un métier de service public, de relations, et le fait d'avoir exercé d'autres types de fonctions, ça enrichit encore le patrimoine humain.


Donc, vous recrutez aussi bien des conducteurs de bus, de tram, de métro, mais aussi des agents en maintenance, etc.


Absolument ! On recrute dans les métiers techniques, en maintenance, pour l'ensemble des modes et pour les infrastructures. On recrute dans toutes les fonctions et toutes les origines de diplôme. Vous pouvez candidater sur le site tcl.fr. Et on connaît tous quelqu'un des TCL. On a un système de parrainage en interne, donc vous lui faites passer le CV, puis on assure la suite. Vous venez nous voir et logiquement, il n'y a pas de raison qu'on ne fasse pas affaire.


On va ouvrir un sujet délicat et important pour nos auditeurs : le métro B. Il y a des points positifs : il a été automatisé et prolongé jusqu'à Saint-Genis-Laval. Mais depuis l'automatisation et le prolongement, il y a quand même très régulièrement des pannes.

Pourquoi toutes ces pannes ? Est-ce un problème qui vient des TCL ou d'Alstom, qui livre le métro ?


Je parlais tout à l'heure de nos valeurs : on n'a pas pour habitude de dire "c'est pas nous, c'est l'autre, c'est le voisin". Un projet comme celui de la ligne B a été lancé il y a maintenant 7-8 ans. La principale qualité de l'automatisation, c'est de pouvoir augmenter la fréquentation, la capacité de la ligne. On était sur une ligne à 200, 250.000 voyage par jour. Avec le passage à l'automatisation et une régularité à moins de deux minutes, on va passer dans le futur à 300, 350.000, pour créer cette appétence pour les transports en commun. Ça passe par des phases d'étude et des phases de lancement. Sur les phases de lancement, par rapport aux questions de responsabilité, on est conjoint. On est trois entités à travailler dessus. Il y a un cabinet d'ingénierie, essentiellement basé sur Lyon, des experts dans ce domaine-là. Il y a le constructeur, Alstom, réputé, un des fleurons de l'industrie française. Et puis, il y a nous, en tant qu'exploitant, et on travaille auprès de Sytral Mobilités pour mener ce projet. Et c'est nous, ensemble, qui sommes responsables. Effectivement, la ligne B, quand l'automatisation a été lancée, il y avait une forte attente. Il y a des phases de fiabilisation. Dans le passé, il y a 30 ans, la ligne D qui aujourd'hui fonctionne très bien – on l'appelle même "l'horloge suisse" – il a fallu deux ans pour la fiabiliser. Je ne dis pas que sur la B, il faudra deux ans. Le sujet, c'est que l'industriel, en l'occurrence Alstom, avec l'ingénierie, dès qu'on constate un souci, puisse le régler très rapidement, pour qu'on arrive à des niveaux de disponibilité supérieurs à 99%, voire 99,5%. Ça veut dire qu'en moyenne, on ait un souci tous les deux ou trois mois, pendant une demi-heure. La ligne a été prolongée, il y a encore quelques réglages en cours, on est actuellement à 97,5% de fonctionnement. Quand ça ne fonctionne pas, pour l'instant, la moitié, ce sont des soucis techniques en cours de règlement. On fait des modifications. La suite, c'est ce qu'on appelle des "incidents voyageurs" : des portes bloquées, des colis suspects… On est mobilisés pour que tout le corridor qui descend jusqu'à Saint-Genis-Laval soit un service de référence. C'est notre priorité sur le métro.


La prochaine étape, ce n'est pas de prolonger la ligne, mais de rallonger les trains, si je ne dis pas de bêtise : passer à quatre rames au lieu de deux.


C'est ça. Avec fréquence analogue, ça va vraiment permettre de prendre cette ligne B. Je vous la conseille, sans aucune provoc ! De Saint-Genis-Laval, vous êtes en un quart d'heure à la Part-Dieu, avec un système fluide et sûr, avec des garanties. D'autres lignes vont être automatisées dans le futur, il y a tout un plan sur le métro, non seulement de renforcement et de fiabilisation pour l'ensemble des lignes. Lyon, c'est une ville référence, dans le métro. Les lignes, notamment automatiques, fonctionnent mieux qu'en région parisienne ou dans d'autres territoires. Le réseau TCL a toujours bien fonctionné. En tant qu'exploitant, on a un héritage, par rapport à ça, et on doit continuer à le faire bien fonctionner. Je comprends l'exigence des usagers.


Est-il vrai que l'arrivée du métro B dans le sud de Lyon va entraîner l'extension de lignes de bus jusqu'à Brignais ou Vourles, notamment la C10 ?


Oui, Sytral Mobilités a présenté un choix ambitieux pour les transports en commun. Quand une ligne de métro est mise en place, d'habitude, des lignes de bus sont enlevées. Ça se fait partout en Europe comme ça. Là, le choix est de dire que non seulement on met plus d'offre métro, mais aussi, pour que les personnes viennent prendre le métro, on met encore plus de bus. Dans notre jargon, c'est ce qu'on appelle augmenter la part modale des transports. Ça permettra à toutes les personnes qui vivent dans ce secteur de prendre des bus avec des fréquences fortes pour monter après dans le métro. Cette continuité, c'est la politique du Sytral.


Y a-t-il un projet de navette pour desservir l'Arena de Décines, comme c'est le cas pour le stade ?


La desserte du stade fonctionne bien, on l'a vu pendant la Coupe du Monde de rugby. Donc pour l'Arena, des réflexions sont en cours et ça va se mettre en place.


À quand la tarification unique TER avec l'abonnement TCL dans les 37 gares de la Métropole de Lyon ?


Très bonne question ! C'est important d'avoir ce type de complémentarité. Là aussi, des études sont en cours. Ce système serait tout à fait adapté à Lyon dans le futur.