"Il est encore tôt, mais quand la nuit tombe, mieux vaut ne pas rester ici", affirme Juliette. Comme les autres riverains, cette habitante du quartier préfère témoigner sous couvert d'anonymat.
"Certaines nuits, j'entends des hurlements"
Le square Saint-Michel doit en principe rester fermé pendant la nuit, comme l'indique un écriteau à l'entrée. Mais l'une des portes ne peut plus être fermée à clé, "ça comme le reste, personne ne s'en inquiète", poursuit la maman.
L'appartement de Pierre donne justement sur le square. "Certaines nuits, j'entends des hurlements. Jusqu'à l'année dernière je n'avais jamais appelé la police et là, en seulement quelques mois j'ai dû les appeler une dizaine de fois".
Au moment où nous passons près du métro Guillotière, des vendeurs de cigarettes proposent leur marchandise aux clients. À quelques mètre de là, des policiers municipaux séparent deux hommes en pleine dispute.
"Quand on appelle la police, ils nous disent de déménager !"
"Les policiers, on les appelle mais quand on se plaint du bruit ou des nuisances, ils nous disent de déménager", ajoute Mickaël. Quand il va travailler à pied, chaque jour, il évite d'emprunter certaines rues. "Soit parce que je ne me sens pas en sécurité, soit parce que l'odeur d'urine est insupportable. On est complètement abandonnés".
Sur Twitter, les riverains partagent des photos qui parlent d'elles-même. Ils interpellent régulièrement les élus, on y trouve aussi leur pétition qui a recueilli près de 800 signatures en quelques jours. "On ne s'attendait pas à un tel soutien", affirme Juliette. "J'habite ici depuis 20 ans, j'aime ce quartier. On demande juste plus de moyens pour vivre normalement."
"Nous comprenons la colère, nous rencontrerons dans les prochains jours les représentants de 'La Guillotière en colère' pour se mettre autour de la table et trouver des solutions", assure Eddy Acacia, adjoint à la sécurité auprès de la mairie du 7e arrondissement.
