Magie noire
Une vingtaine de personnes sont mises en cause dans ce dossier, suspectées d'avoir joué un rôle plus ou moins important dans la mise en place d'un vaste réseau de prostitution. Des hommes et des femmes originaires du Négeria, à l'exception d'un Français. La plupart d'entre eux sont poursuivis pour aide au séjour irrégulier, proxénétisme aggravé, traite d'êtres humains, association de malfaiteurs et blanchiment d'argent en bande organisée. Des faits pour lesquels ils encourent 10 ans de prison.
L'enquête de police avait démarré en 2016, avec un premier témoignage d'une des prostituées qui avait dénoncé le proxénétisme d'un pasteur âgé de 35 ans. Stanley Omoregie est présenté comme "clé de voûte" de ce réseau démantelé, ayant usé de son statut pour exercer une emprise sur ces victimes, devenues des esclaves sexuelles. Des jeunes femmes Nigérianes, certaines mineures, obligées de se prostituer à Lyon.
"Beaucoup de choses ont été dites, et qui grossissent le trait dans ce dossier. On a parlé de magie noire, je n'ai pas l'impression que ce soit réel. Je pense plutôt que c'est quelque chose qui a été fantasmé par les enquêteurs", réfute l'avocat de Stanley Omoregie, maître Beghidja.
"Une véritable entreprise"
Parmi les associations présentes à l'audience, l'Amicale du Nid qui accompagne les victimes des réseaux de prostitution. "Ce que l'on demande, c'est qu'elles soient reconnues comme victimes et qu'elles puissent se reconstruire", explique Hélène de Rugy, déléguée générale. "Après avoir quitté le Nigéria, elles ont été amenées en Libye où elles ont été violées, avant même d'arriver en France."
"On souhaite aussi que ce procès permette de mettre en lumière toute la mécanique d'une véritable entreprise qui n'avait qu'un seul but, faire de l'argent", poursuit Hélène de Rugy.
L'organisation du réseau aurait rapporté jusqu'à 150 000 euros par mois.