Que retrouve-t-on dans ce projet ?
Le souhait est dans un premier temps d'unifier la "relation usager" sous la bannière d'une société 100% publique. Le SYTRAL aura donc pour compétences de gérer le service après-vente et les réclamations, les informations voyageurs sur le trafic, la communication ou encore le marketing. Les parcs relais voitures et vélos resteront aussi sous la houlette de la Métropole de Lyon.
La seconde partie a, elle, été soumise à une étude qui a duré plus d'un an pour choisir le mode de gestion le plus attractif, selon Bruno Bernard. Il a été décidé que l'exploitation du réseau sera divisée en deux lots. Auparavant, le lot était unique et revenait à la société Kéolis, depuis déjà plusieurs dizaines d'années.
Le premier lot concernera les "modes lourds", à savoir le métro, le funiculaire, le tramway et le Rhônexpress. La gestion des infrastructures, les systèmes d'information et la sécurité seront aussi traités par la société privée qui remportera ce premier lot.
Le second lot rassemblera les bus et les trolleybus.
Allotissement ouvert à la concurrence
Ce que dit la Métropole :
Pour Bruno Bernard, le but de cette ouverture à la concurrence est de moderniser l'exploitation, via la multiplication de propositions et donc d'innovations. Une baisse de l'impact financier est aussi recherchée par la concurrence.
"L'objectif est d'améliorer le réseau avec un système de tarification et d'information unique. Quand on confie au privé un service public, on regarde quelle est la meilleure solution. L'intérêt de ces deux lots, c'est qu'au lieu d'avoir une seule réponse, on va permettre à plusieurs acteurs de répondre à cette consultation et donc d'avoir un plus large choix d'innovations", a détaillé Bruno Bernard.
Ce que disent les syndicats :
En prenant exemple sur d'autres villes européennes ayant utilisé l'allotissement, la CGT et la CFDT dénoncent une option plus coûteuse aux collectivités, privant le SYTRAL d'économies d'échelle. Le manque de candidats aux appels d'offres est aussi pointé du doigt.
Socle social
Le 9 février dernier, un travailleur sur trois était en grève pour protester contre cet allotissement. Les syndicats craignaient la perte de leurs acquis sociaux.
Ce que dit la Métropole :
Pour répondre à la crainte des salariés, Bruno Bernard a instauré un socle social. "La concurrence est normale, mais elle ne peut pas se faire sur le dos des salariés", a-t-il d'ailleurs expliqué. C'est d'ailleurs une première en France pour un réseau de transport urbain. L'objectif est donc de garantir les rémunérations, les droits et acquis sociaux des salariés actuels, mais aussi de garantir les mêmes prestations concernant le comité d'entreprise ou les mutuelles qu'à l'heure actuelle.
"En cas de non-respect de cette clause par une entreprise, le contrat de délégation de service public sera rompu", a ajouté le président du SYTRAL.
Ce que disent les syndicats :
"Rien, juridiquement, ne pourra garantir le statut social actuel", malgré les annonces de Bruno Bernard, peut-on lire dans le communiqué de la CGT et de la CFDT, publié ce mercredi. En effet, selon eux, les changements de convention collective peuvent par exemple interférer avec le socle social proposé.
De plus, le communiqué rappelle que ce choix d'allotissement rendra forcément difficile le passage en gestion directe, "seule réponse envisageable et pérenne dans le temps" selon les syndicats.
Pour rappel, ce jeudi, une nouvelle grève aura lieu dans les TCL. Elle devrait pour autant être un peu moins suivie que celle du 9 février dernier.