Un modèle unique en France
Victime d'une lésion de la moelle épinière après un accident du travail, Jean-Philippe avoue avoir d'abord été un peu sceptique sur les bienfaits de ce drôle de robot. "Je n'étais pas sûr au début, que cela m'aiderait. Il fallait que j'arrive à envoyer l'information aux muscles, au début c'est un peu machinal... Mais ça m'a aidé à remarcher, à décortiquer les pas. Se voir marcher, parce qu'on a pris des vidéos, c'est clair que ça fait du bien au moral", explique-t-il.
Et les progrès sont déjà là. Après une première marche avec le déambulateur, Jean-Philippe s'est contenté des béquilles et puis... plus rien, seulement l'exosquelette. "Tout à l'heure, il a réussi à se mettre debout tout seul, on sait que ça lui servira énormément pour des gestes de la vie quotidienne. Dans la rééducation, ça nous permet aussi d'aller plus loin, d'être plus précis dans ce qu'on demande", ajoute Mélanie, kinésithérapeute formée à l'utilisation de HAL.
Ce modèle est unique en France, l'Allemagne en possède un et le Japon également. C'est d'ailleurs une entreprise japonaise qui est à l'origine de cet exosquelette bien particulier, qui fonctionne sur commande cérébrale. L'information est envoyée par le cerveau vers les jambes, équipées d'électrodes. C'est ce signal qui actionne le robot.
"On fixe des objectifs réalistes"
En tant que centre de référence pour les patients victimes de lésion cérébrales ou de la moelle épinière grave, l'hôpital Henry Gabrielle est en lien étroit avec cette entreprise. "Nous espérons pouvoir en acquérir d'autres pour les patients plus grands qui ne peuvent pas utiliser ce robot-là. Il y a aussi des recherches pour qu'un jour, nous puissions avoir un exosquelette pour les membres supérieurs", explique le Professeur Jacques Luaute, chef du service de médecine physique et de réadaptation neurologique.
De quoi permettre à des patients de remarcher définitivement ? "C'est l'objectif, bien sûr mais nous sommes toujours très prudents pour ne pas créer de faux espoirs. Nous prenons les décisions en équipe, on voit si c'est le bon moment pour le patient et on fixe des objectifs réalistes. Des fois c'est seulement se tenir debout, des fois c'est faire quelques pas..."
L'acquisition de cet exosquelette représente un investissement de 219.000 euros, financé par la Région Auvergne-Rhône-Alpes (93.000 euros), par l'Agence Régionale de Santé (90.000 euros) et par les HCL (36.000 euros).