Quel est le projet ?
En janvier 2019, le Medipôle ouvre ses portes en bordure de Périphérique. Les services de la clinique mutualiste de Trarieux migrent alors à Villeurbanne. Avec la nécessité de réhabiliter le lieu, implanté dans un parc d'un peu plus de 2 hectares, qui accueille une faune et une flore importantes.
Après deux ans d'études, de discussions et de reprises de certains points suite au changement de municipalité (Grégory Doucet a lui-même suivi le dossier de très près), une présentation a été dévoilée ce lundi : 144 appartements, dont un tiers de logements sociaux et une crèche scindée en 2 bâtiments. "On a inversé le taux de perméabilité des sols, qui était d'un tiers jusqu'à présent, et qui montera à deux tiers une fois le projet réalisé", se félicite le maire de Lyon, Grégory Doucet.
"Tout ce qui était voirie, bitume et parking va être supprimé. On va même planter 131 arbres sur l'ensemble du site", renchérit Laurent Putzu, le promoteur, précisant que "9 arbres seront abattus sur recommandation de l'ONF". Tout est donc formidable ? Ce n'est pas franchement l'avis des habitants du quartier...
Pourquoi les habitants grondent
En fin de présentation, au milieu des élus et des différents porteurs du projet, trois représentants du "Collectif Montchat" ont validé le futur visage du site. Sauf que ces trois invités apparaissent très proches de tous les décideurs... tandis que l'association "J'aime Montchat", véritable opposante au projet, n'a pas été conviée.
Ce n'est évidemment pas un hasard. Les échanges sont coupés entre les deux parties depuis plusieurs semaines, parce que l'association pointe des incohérences. "Le candidat Grégory Doucet nous avait promis zéro artificialisation des sols. Or, on est quasiment à 2%", attaque Laurent Rochet, en sortant de sa pochette un tract de campagne du maire de Lyon. Le tweet ci-dessous, qui date de février 2020, le prouve...
Autre point de tension : les quatre immeubles, dont un qui s'élèvera à 13 mètres de haut, alors que le PLU dans le quartier prévoit une limite de 7 mètres. "Ce paramètre avait été négocié avec l'ancienne municipalité, mais on aurait pu faire marche arrière", pointe Hélène Fischer-Baronnier, qui s'inquiète aussi de l'avenir des 133 espèces que compte le site, notamment les écureuils roux.
"Vous avez vu la largeur des rues dans le secteur ? On va construire 144 logements et 2 crèches ? Avec des rues étroites et à sens unique ?", interroge cette membre active de l'association, qui s'inquiète déjà de l'impact sur le trafic dans le quartier.
Tiraillé entre sa volonté de végétaliser et l'obligation d'augmenter le nombre de logements sociaux, Grégory Doucet a donc cherché un compromis pour la réhabilitation de l'ancienne clinique Trarieux. "On aurait pu relier ce site au parc Chambovet, qui se trouve juste à côté, pour créer un gros poumon vert. C'est vraiment dommage", se désole Laurent Rochet...
