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LYON : LA MAISON DE LA DIVERSITÉ VEUT LEVER "LE TABOU DE LA SEXUALITÉ DES SÉNIORS"

Vendredi 30 Septembre - 05:40

Société


La future maison de la diversité à Lyon. - © DR
C'est une première en France qui pourrait servir d'exemple. D'ici deux ans, une résidence pas tout à fait comme les autres ouvrira ses portes à Lyon. La maison de la diversité se veut être un lieu de vie inclusif, dédié notamment aux personnes LGBTQI+ désireuses de vieillir dans un espace sûr.


La maison de la diversité se présente comme un habitat participatif et inclusif. Concrètement, 16 logements (dont 7 logements sociaux) seront aménagés dans une résidence de cinq étages où se côtoieront des locataires qui se seront choisis. Des appartements T1 et T2, un logement étudiant, une chambre d'amis pour les proches et des espaces communs seront aménagés. Le tout, adapté au quotidien d'une personne âgée en plein cœur du quartier de la Croix-Rousse à Lyon.

Rompre l'isolement des séniors LGBTQI+


En France, les seniors LGBTQI+ représentent près d'un million de personnes, 65% vivent seuls et 90% n'ont pas d'enfant. Pour le choix des locataires, priorité sera donc donnée à des séniors LGBTQI+ ou porteurs du virus du SIDA. Mais tout résident désireux de vivre à la fois seul et en communauté est libre de postuler.

"Ce ne sera pas une résidence réservée exclusivement aux personnes LGBTQI+", rappelle Christophe Dercamp, coordinateur lyonnais de l'association Les Audacieuses et Les Audacieux qui porte le projet. "On sait que parmi les premiers candidats, il y a une lesbienne, un gay... et d'autres on ne sait pas, précisément parce qu'on ne leur demande pas. C'est une maison qui sera ouverte, y compris sur le quartier, d'ailleurs nous sommes déjà allés à la rencontre des futurs voisins."

Les séniors "hétéro alliés" sont donc aussi les bienvenus, tant que les résidents peuvent écouler leurs jours sans crainte d'être jugés... ou pire encore. D'où l'importance de créer le groupe de locataires en amont.

"Avoir un endroit un peu tranquille"


"Au départ, j'ai un peu suivi le projet sur les réseaux sociaux et je me suis dis bon, à tous les coups ce sera à Paris, tant pis... Et là bim, je vois que la première est à Lyon !", se réjouit François, prochainement retraité et candidat à la location. "Ce qui me motive justement, c'est cette aventure humaine avec un projet collectif, avoir des voisins avec qui partager des affinités aussi. Et puis au moins, je sais qu'il n'y aura pas de remarques, de sales blagues sexistes... Si un matin je sors de chez moi avec des paillettes, personne ne va me dire : oh la vieille tapette ou je ne sais quoi... C'est l'idée d'avoir un endroit un peu tranquille, safe", explique François.

Lorsqu'on lui demande s'il a déjà subi des discriminations de voisinage liées à son orientation sexuelle, il répond : "Disons que tant que je ne dis pas que je suis pédé... alors ça va."

Le dernier conseil municipal de la Ville de Lyon a donc validé le projet, soutenu également par la Métropole. "Cela nous rend fiers et heureux", a réagi le maire, Grégory Doucet.

Rendez-vous est pris dans deux ans, pour l'ouverture. D'ici là, une dizaine d'autres villes françaises pourraient se lancer dans la même aventure. "Il faut lever le tabou de la sexualité des séniors, qui est longtemps resté un angle mort des politiques publiques", ajoute Stéphane Sauvé, fondateur de l'association.