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Lyon : la colère des AESH et des parents d’élèves en situation de handicap

Jeudi 3 Juin - 18:15

Actualité


Manifestation des AESH devant le rectorat à Lyon - © Luc Herincx
Une nouvelle manifestation des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) était organisée à l'échelle nationale ce jeudi 3 juin. À Lyon, une centaine d'AESH et de parents d'élèves ont exprimé leur colère devant le rectorat.


"La situation des AESH est insupportable. Ils sont méprisés, leur salaire est parfois en dessous du seuil de pauvreté parce qu'on leur impose des temps partiels, et ils n'ont pas de statut protecteur puisqu'on ne leur propose pas de CDI avant au moins six ans", explique Amiel, représentant du SNES-FSU, principal syndicat de personnels des collèges et lycées.

Du temps partiel et trop rarement, un CDI


Déjà mobilisés le 8 avril dernier pour exiger de meilleures conditions de travail, les AESH n'ont pas vu d'évolution depuis. "La seule réponse qu'on a eu depuis notre manifestation d'avril, c'est que tout cela est la faute du Covid", exprime avec colère Nathalie, AESH depuis 13 ans.

Exerçant un métier dont les perspectives d'évolution sont faibles, les accompagnants des élèves en situation de handicap aimeraient une revalorisation salariale : "Nous sommes payés entre 750 et 800 euros par mois, et en 13 ans de carrière, j'ai seulement eu une augmentation de cinq euros de mon salaire", poursuit Nathalie.

Même son de cloche du côté de Lydia, qui exerce la même profession depuis sept ans sans avoir connu une seule augmentation de salaire. D'ailleurs, elle n'a toujours pas reçu d'offre de CDI, un facteur d'instabilité qui pèse sur beaucoup d'employés du secteur.

Autre motif de mécontentement, le système des Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés (PIAL), progressivement instauré depuis 2019. Un PIAL regroupe plusieurs établissements scolaires auxquels un AESH peut être affecté. Ces derniers doivent donc intervenir à plusieurs endroits, une contrainte puisque cela augmente leur nombre de déplacements, d'après Lydia. "Avec le Pial, on peut nous enlever d'une école et nous remettre dans une autre du jour au lendemain", explique-t-elle.

Pour Aurélie, AESH depuis six ans, la situation actuelle provoque des sous-effectifs pénalisants pour les enfants en situation de handicap : "À l'école où je suis il y a une dizaine d'enfants et je suis la seule AESH. Les enfants n'ont pas leur quota d'heures, et pourtant nous demandons plus de travail. C'est intolérable".

"Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ? Une grève de la faim ?"


En raison du manque de personnel, certains enfants en situation de handicap ne peuvent parfois plus aller à l'école. Khadidja raconte que sa petite-fille Sawsen n'a pas pu se rendre en classe pendant trois mois : "S'il n'y a pas d'AESH, ma petite-fille est privée d'école. Il a fallu que je me batte pour avoir une remplaçante et qu'elle puisse y retourner jeudi dernier. Je trouve cela triste de devoir mener une bataille pour faire valoir un droit."

La situation révolte cette grand-mère venue manifester : "Ma petite-fille est en situation de handicap et elle se retrouve à la maison, c'est comme une punition. Notre immeuble est en face de l'école, tous les jours elle voyait les enfants y entrer, mais elle, elle ne pouvait pas", regrette-t-elle.



Pour Farah, maman d'un garçon de huit ans porteur de handicap, la situation est stressante : "Mon fils n'a plus d'AESH depuis sept mois. Il a un handicap invisible donc il peut être accueilli à l'école, mais il a besoin d'une aide individuelle, lui-même réclame son AESH auprès de son psychologue parce qu'il est dans un état de stress permanent", raconte la mère de Sean.

En se mobilisant, elle espère voir la situation s'améliorer : "En tant que maman, j'ai peur qu'il n'ait toujours pas d'AESH à la rentrée prochaine. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ? Une grève de la faim ? J'en serais capable parce que c'est pour l'avenir de mon fils. Les enfants en situation de handicap doivent être inclus dans l'école de la République, ils ne doivent pas être laissés pour compte, ils ont des choses à faire à l'école."



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