Lits connectés et chambres spacieuses
Le service n'avait pas été rénové depuis... 1983. Désormais, il compte 20 chambres individuelles plus spacieuses où peut se pratiquer une chirurgie en urgence. Donnant sur l'extérieur, les chambres ont été conçues pour un meilleur confort des patients. Les lits connectés permettent de peser et de prendre la température. Des caméras ont également été installées dans chaque chambre pour permettre une intervention plus rapide en cas de problème.
Autre avantage de taille, le fait que le service se trouve au même étage que le bloc opératoire, le scanner et la salle de réveil. Plus besoin de parcourir l'hôpital avec des patients souvent dans des états très graves, où chaque minute compte. Le service dispose également d'une salle dédiée à l'accueil des familles. "Quand on a des mauvaises nouvelles à annoncer, c'est la moindre des choses d'avoir ce genre d'espace", ajoute Jean-Luc Fellahi.
"Le bruit est aussi beaucoup moins présent, l'éclairage a été revu... On a même une salle de bain spéciale pour des patients allongés, on n'est vraiment pas nombreux à avoir un tel équipement. En termes de technologie et de confort, c'est le dernier cri", poursuit-il. Le chef de service a lui-même participé activement aux nombreuses réunions du chantier, pleinement associé au projet.
Le défi du personnel
Après avoir été submergé par les vagues de l'épidémie, le service retrouve progressivement un fonctionnement proche de ses missions habituelles. Ici, les malades les plus graves de toute la région Auvergne-Rhône-Alpes sont pris en charge. Le jour de l'inauguration mardi 21 septembre, seuls trois patients étaient Covid+. Âgés de 28, 47 et 51 ans, aucun n'était vacciné. Un seul présentant un facteur de comorbidité.
Du côté du personnel, tout le monde a reçu ses doses de vaccin. Le problème se situe ailleurs. Le service ne tourne pas à 100% de ses capacités, du fait de sérieux problèmes de turn over. "Les départs sont toujours importants en réanimation, en général les infirmiers par exemple ne restent pas plus de 7 ans. Mais là, c'est différent. Les départs sont deux fois plus nombreux", indique Jean-Luc Fellahi.
Les derniers mois ont très lourdement affectés les équipes. "Certains quittent l'hôpital, d'autres vont en pédiatrie... Et puis il y en a qui changent carrément de métier. Il y a eu un ras-le-bol." Exemple avec ce témoignage d'un infirmier de réa qui confiait son mal-être et son épuisement courant août.
Au niveau des recrutements, les départs ont malgré tout pu être compensés. Encore faut-il former les nouveaux arrivants, dans un service spécialisé qui nécessite des compétences très précises mais pas toujours reconnues. Chaque année, près de 2.000 patients sont admis dans ce service où travaillent une vingtaine de médecins aux côtés d'une soixantaine d'infirmiers et d'aides-soignants.