Selon le magistrat, les négations systématiques des accusés, "même sur les éléments les plus confondants", seraient la marque du grand banditisme propre à cette affaire, qui est jugée depuis le 15 juin dernier.
Originaires de la région lyonnaise, de Saint-Étienne et du sud de la France, les huit accusés, dont quatre comparaissent libres, sont poursuivis à des degrés divers pour "tentative de vol avec arme, tentative de meurtre, détention d'armes et de substance explosive et association de malfaiteurs".
La Cour a ainsi examiné le rôle de chacun d'eux, dont cinq sont accusés d'avoir participé directement à l'attaque, le matin du 25 septembre 2017 devant la caisse d'Épargne de Saint-Chamond, au nord-est de Saint-Etienne.
"Haut du panier"
Les 20 ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté des deux tiers de la peine, ont été réclamés contre deux d'entre eux, âgés de 57 ans et de 44 ans. Le premier, déjà condamné pour évasion et séquestration, est "dans le haut du panier du banditisme organisé" selon Éric Mazaud, qui a rappelé la proximité de ce dernier avec l'ex-braqueur montpelliérain Pascal Payet. Le second est aussi en récidive légale après une peine de 14 ans d'emprisonnement pour braquage en 2008 dans l'Ain.
Des peines de 7 ans, 9 ans, 12 ans et 15 ans, cette dernière visant un membre de l'équipe, déjà connu de la justice et ayant fourni une voiture dans la tentative de braquage, ont été aussi requises. Une dernière a été laissée à l'appréciation de la Cour.
Le jour des faits, l'équipage d'un fourgon de la société de transport de fonds Loomis s'était fait bloquer le chemin par deux voitures. Les convoyeurs étaient parvenus à forcer le barrage sous les tirs des assaillants, qui ne feront aucun blessé.
Cinq des huit accusés avaient été interpellés en février 2018 après un minutieux travail de téléphonie, de recoupement et de surveillance de la police judiciaire, qui avait remonté leur piste depuis un box suspect à Saint-Étienne contenant des armes, des munitions et des gilets pare-balles. Depuis le début, les accusés nient toute participation à la tentative de braquage, indiquant qu'ils avaient caché du matériel pour des tiers.
Trois autres complices présumés avaient été renvoyés pour association de malfaiteurs, dont un ancien braqueur du Var, qui avait participé à l'évasion en 2003 de Pascal Payet et qui est accusé d'avoir fourni de l'explosif à l'équipe.