Des signes de stress post-traumatique
L'adolescente de 13 ans, en a été "véritablement traumatisée", selon l'avocat de ses parents, Maitre Thomas Bénagès. "Elle n'a ensuite plus pu regarder la télé seule", elle "est restée enfermée chez elle", elle a "vécu une fin de collège très dure", avec attaques de panique et isolement social.
Suivi médical et psychologique, séances d'hypnose : l'adolescente était "en état de stress post-traumatique tout à fait caractéristique", selon un certificat médical produit par l'avocat. Il chiffre à 11 342 euros le préjudice psychique et moral subi.
L'avocat souligne également que ce film, interdit en salles aux moins de 12 ans, est déconseillé aux moins de 16 ans pour sa diffusion télévisuelle. De plus, selon lui, "le professeur savait parfaitement qu'il s'agissait d'un film d'horreur", et non d'un film fantastique.
Autant d'éléments constitutifs d'une "responsabilité totalement avérée de l'école", et d'une "faute" de l'État.
Le rapporteur public préconise le rejet de la requête
Lors de l'audience qui s'est tenue, ce jeudi devant le tribunal administratif de Lyon, le rapporteur public, dont l'avis est généralement suivi par le tribunal, a cependant préconisé un rejet de cette requête.
Tout en reconnaissant "partager nullement le parti pris pédagogique" de l'enseignant, il a mis en avant les arguments de la défense, selon lesquels la projection a été suivie d'un "écrit" des élèves dans le but "d'étudier la construction de la peur dans un film" et de les "armer à prendre du recul".
Pour établir une faute de l'État, il faut "tenir compte des circonstances", a-t-il rappelé, évoquant le travail de "contextualisation" et le "but pédagogique" recherché.
La décision du tribunal est attendue d'ici 15 jours.