Un parallèle entre la mort de George Floyd et celle de Wissam El Yamni
Une centaine de personnes s'étaient réunies en matinée devant la Cour en signe de soutien alors que le thème des violences policières a enflammé l'opinion mondiale, après le décès de George Floyd, un Noir américain. La mère, les sœurs et le frère de Wissam El Yamni figuraient parmi les manifestants ayant répondu à l'appel du collectif "Justice et vérité pour Wissam" et scandant "Justice pour Wissam" ou encore "Pas de justice, pas de paix!".
"Nous souhaitons que la Cour ordonne un complément d'expertises médicales: nous avons fait un parallèle entre le rapport d'autopsie de George Floyd et le rapport d'autopsie de Wissam El Yamni. Il y a des points communs qui peuvent nous faire penser que ce sont les mêmes gestes qui ont été commis. On espère ainsi faire avancer la vérité", a déclaré à l'AFP Me Jean-François Canis, le second avocat de la famille. Les avocats ont également réclamé l'audition de trois témoins présents dans les locaux du commissariat où avait été conduit Wissam El Yamni, et qui n'ont jamais été entendus.
"De quoi ont-il peur à entendre des témoins?"
"Ce qu'on dit depuis huit ans, et on continuera à le dire, c'est "de quoi ont-il peur à entendre des témoins?", a lancé Farid El-Yamni, frère du jeune homme décédé. "Nous ne disons pas que c'est un crime raciste. Nous disons que c'est un crime, parce que nous n'avons jamais menti", a-t-il ajouté. Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées dès vendredi soir à Clermont-Ferrand à l'appel du collectif de soutien pour protester contre les violences policières.
Wissam El-Yamni, chauffeur routier de 30 ans, a été arrêté dans des conditions controversées durant la nuit de la Saint-Sylvestre 2011. Tombé dans le coma, il était décédé neuf jours plus tard. Sa famille a toujours mis en cause des violences pour expliquer sa mort. En mars 2014, deux policiers avaient été mis en examen mais cette décision avait été annulée et les deux agents ont été placés sous le statut de témoins assistés. L'instruction est terminée depuis fin 2019: la juge d'instruction doit désormais décider d'un renvoi devant la justice ou d'un non-lieu.