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LA CRISE DU SUCRE MENACE L'EMPLOI EN AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

Jeudi 25 Avril - 06:05

Actualité


Du sucre - © DR
Des centaines de salariés et d'agriculteurs de la région risquent d'être les victimes collatérales de la crise du secteur.


Le numéro un du sucre, le groupe allemand Südzucker, examine jeudi matin le plan social de sa filiale française Saint-Louis Sucre avec à la clé plusieurs centaines de salariés et d'agriculteurs touchés, ce qui semble n'être que le début d'une restructuration de l'ensemble du secteur.

Le plan, annoncé à la mi-février, doit être examiné à partir de 10H00 au siège parisien de Saint-Louis. Il prévoit la suppression de près de 130 postes sur les 723 que compte la branche française du groupe allemand, touché, comme l'ensemble des acteurs de cette industrie, par une déprime persistante des cours du sucre.

Le numéro 2 français, Cristal Union (Daddy) a d'ailleurs annoncé à son tour la semaine dernière avoir été déficitaire sur son dernier exercice annuel et étudier la fermeture de deux sites, celui de Bourdon (Puy-de-Dôme) et de Toury (Eure-et-Loire), ainsi que l'arrêt partiel de l'activité de conditionnement à Erstein (Bas-Rhin).
La sucrerie de Bourdon à Aulnat. © DR

Les cours du sucre s'effondrent


Les cours du sucre ont chuté de moitié depuis trois ans, pour des causes cycliques, accentuées par la fin des quotas en Europe et une production qui a explosé dans le continent, mais également chez de gros producteurs comme l'Inde ou la Thaïlande.

"L'essentiel de la production a été vraisemblablement vendu par anticipation sur des niveaux qui étaient très bas", analyse François Thaury, spécialiste du secteur au cabinet Agritel, dans un entretien au site d'information agricole Plein Champ.

"Augmenter de 30% ou 40% la production en Europe, c'était sûr qu'on se tirait une balle dans le pied", estime pour sa part Loïc Touzé, délégué syndical central FO, chez Saint-Louis. "Ce qu'ils cherchaient à faire, c'est écrouler les prix. Malheureusement, c'est le plus gros qui commence à s'écrouler", déplore-t-il, craignant "le début d'une longue série".

Dans le détail, la maison-mère allemande de Saint-Louis Sucre souhaite supprimer 74 des 82 postes de la sucrerie de Cagny (Calvados) et 53 des 58 que compte le site historique de conditionnement de Marseille. A la sucrerie d'Eppeville (Somme), 76 des 126 salariés, dédiés à la production, seraient reclassés à "poste équivalent" dans le site voisin de Roye, tandis que la plupart des salariés restants seraient maintenus sur le site, notamment pour assurer des activités de déshydratation et de stockage.

Les agriculteurs souhaitent reprendre les sucreries


Au-delà des salariés, ce sont des centaines de planteurs de betteraves à sucre qui risquent, faute de débouchés, de subir une remise en cause de leur modèle économique: 1.036 planteurs qui travaillaient pour Cagny et 1.268 planteurs autour d'Eppeville.

Ceux de Cagny, isolés, n'ont pas d'autre solution pour écouler leur production et devront, si la situation en reste là, renoncer à la culture de la betterave.

Dans la Somme, une partie des agriculteurs pourraient écouler leurs betteraves vers Roye, voire chez la concurrence, selon M. Touzé.

Mais "il y a aussi des gens qui seront dans la même configuration que dans un bassin isolé comme Cagny" et devront arrêter de produire faute d'autre usine à proximité, craint Franck Sander, président de la CGB, syndicat des 26.000 betteraviers français.

Pour éviter cette issue tragique, les betteraviers souhaitent présenter un projet de reprise des sucreries de Saint-Louis à Cagny et Eppeville le 13 mai à la direction de Südzucker.

M. Touzé veut croire que les dirigeants allemands sont "peut-être moins bloqués qu'ils ne l'étaient" au début des discussions.

Du côté de Cristal Union, un projet de reprise du site de Bourdon par les coopérateurs est également à l'étude, selon la FDSEA du Puy-de-Dôme.

La procédure d'information et de consultation du plan social de Saint-Louis, quant à elle, va se poursuivre aux mois de mai et de juin.

(AFP)