Une enquête a été confiée par le parquet de Paris au commissariat du 16e arrondissement et une enquête interne a été ouverte par Altice, maison mère de BFMTV et RMC, où travaille Jean-Jacques Bourdin, depuis écarté de l'antenne.
Une tentative d'agression en 2013
Ancienne présentatrice météo de RMC-BFMTV, passée ensuite par Thalassa, Fanny Agostini donne dans Mediapart sa version des faits remontant à 2013, lorsqu'elle participe à l'Open de pétanque de Calvi, en Corse, où Jean-Jacques Bourdin est lui aussi convié.
Un matin, elle nage dans la piscine de l'hôtel. Jean-Jacques Bourdin se serait rapproché "très rapidement", l'aurait "attrapée par le cou, sur le côté", et l'aurait "attirée vers lui brusquement" en essayant de l'embrasser "à plusieurs reprises". "Prise de cours", elle dit n'avoir "pas crié", mais s'être "débattue" et être parvenue à sortir de l'eau.
Jean-Jacques Bourdin, peut-on lire dans Mediapart, lui aurait alors lancé: "J'obtiens toujours ce que je veux". Une phrase qui "a ponctué (ses) cauchemars pendant des années". Et que Fanny Agostini dit avoir a vécu "comme une menace de la part de quelqu'un qui avait un ascendant hiérarchique".
Des messages à connotation sexuelle pendant plusieurs mois
Elle assure ensuite qu'entre septembre 2014 et le printemps 2015, l'animateur lui a adressé, au milieu d'échanges professionnels, de nombreux messages à connotation sexuelle. Comme celui du 27 novembre 2014, que Mediapart dit s'être procuré, reçu sur son mail professionnel : "Tu me tentes tous les matins... J'aime ton regard". Jean-Jacques Bourdin n'a pas répondu à Mediapart, qui dit l'avoir sollicité sur tous les témoignages.
La journaliste Sidonie Bonnec, animatrice sur France 2 et France Bleu, témoigne aussi dans Mediapart.
Jeune journaliste désirant faire de la radio, elle est conviée à un festival à Calvi par Jean-Jacques Bourdin en 2010. L'animateur, selon les dires de la jeune femme, lui assure qu'elle sera logée à l'hôtel. Mais avant le départ, il l'aurait appelée pour lui dire que l'hôtel est plein et que par "chance", il "a une villa avec un ami". Il aurait ajouté : "Il y a une piscine, n'oublie pas ton maillot de bain". "Cette phrase m'a coupé les jambes", dit-elle à Mediapart, "ce n'était plus professionnel du tout".
Arrivée à l'aéroport avec son compagnon, elle raconte avoir aperçu Jean-Jacques Bourdin qui se serait contenté de leur adresser un salut "de loin". "Après cela, je n'ai plus jamais eu de nouvelles. Évidemment je n'ai jamais eu le job", souligne-t-elle.