Les derniers chiffres montrent encore une augmentation globale du nombre de personnes en réanimation (1.633 pour une capacité actuelle nationale d'environ 5.000 lits). On a recensé quasiment 13 000 nouvelles contaminations ces dernières 24h, pour 108 décès.
"Toutes les options sont sur la table"
Dans ce contexte, Emmanuel Macron doit trancher mercredi soir en s'adressant aux Français à partir de 19H55, pour 45 minutes d'interview sur TF1 et France 2.
Mais dans la panoplie de restrictions à sa disposition, qui peuvent aller jusqu'à un couvre-feu total à partir de 20H00 ou 21H00 dans les zones les plus frappées par la virus, lesquelles Emmanuel Macron retiendra-t-il ?
"Toutes les options sont sur la table", répond son entourage, en soulignant à quel point "l'heure est grave". A priori, tout reconfinement national ou local, apparenté à l'arme ultime, semble toutefois écarté, et les dispositions actuellement en vigueur pour les écoles, collèges et lycées devraient être prolongées, comme l'a indiqué mardi soir le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.
"En cas de couvre-feu, tous les acteurs seront concernés. Comment expliquer à un restaurateur qui doit fermer qu'un théâtre peut rester ouvert ? Ce sera extrêmement clair", assure son entourage, ajoutant qu'il faut des mesures "bien plus longues" que pour 15 jours.
Recours au télétravail et régulation des transports ?
"La différence du nombre de morts se chiffre par dizaine de milliers selon les choix qui seront faits. Y compris l'horaire d'un couvre-feu compte: une heure change la donne", souligne l'entourage du chef de l'Etat.
Le curseur pourrait aussi bouger sur le recours au télétravail, la régulation des transports ou encore l'ouverture de lieux publics le soir.
Les professionnels de l'hôtellerie restauration indépendante se sont alarmés mardi soir, d'un possible couvre-feu qui selon eux "condamnerait à la faillite des milliers d'établissements".
Le président sera donc aussi attendu sur ce terrain là mercredi soir. "Les Français ont autant peur pour leur santé que pour leur emploi. Il faut parler des deux", relève un proche du président, qui pointe aussi le besoin de visibilité, "à moyen et long terme", c'est-à-dire sur "6 à 8 semaines", de la population.
Le même résume aussi le dilemme actuel: "le gros problème c'est que les lieux de diffusion du virus sont d'abord des lieux privés" où se rassemblent notamment les jeunes qui diffusent le plus le virus, et sur lesquels l'exécutif n'a que très peu de prise juridique.
"On appelle à la responsabilité des gens mais dans un cadre très fouillis", regrette pour sa part un cadre de la majorité, en épinglant la communication parfois floue au sommet de l'Etat.