"On ne devrait pas avoir peur"
Doucement, le cortège est parti en direction du quartier des Fougères d'où elle était originaire. "Je suis touchée, forcément, je suis maman alors vous comprenez...", confie Stéphanie, venue d'un village voisin. "Ma fille a 14 ans, ça aurait pu être son amie, ça aurait pu être elle."
Dans la foule d'anonymes venus rendre hommage, certains la connaissaient. C'est le cas de Carla : "Victorine, c'était une fille joyeuse, elle avait tout le temps le sourire, elle était gentille avec tout le monde", se souvient la jeune fille. "On ne devrait pas avoir peur le soir quand on rentre chez nous si on rate notre bus. On ne devrait pas", ajoute son amie.
Au fil du temps la foule a grossi. "Ils attendaient 1.000 personnes, on doit être entre 3.000 et 4.000 et c'est une estimation basse", souffle un gendarme. À la demande de la famille, de nombreuses personnes se sont vêtues de blanc. Sur les t-shirts des messages sont parfois écrits : "On pense à toi", ou des colombes dessinées symboles de paix.
"Je t'aime"
À la fin du parcours, la famille soudée derrière la banderole s'arrête. Le frère de Victorine prend la parole, la voix prise par l'émotion il s'adresse directement à sa sœur. "Veille sur toutes les femmes qui rentrent seules chez elle. Je t'aime."
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La famille de Victorine lors de la marche blanche. © LD / Radio Scoop |
En chœur, la famille de Victorine s'est exclamé "merci à tous !" avant de s'éclipser. Des cousins, des tantes, des oncles sont restés groupés. "On ne souhaite ça à personne, perdre un enfant... c'est un cauchemar", ajoute le frère du père de Victorine. "Ce rassemblement, c'est aussi pour toutes les femmes, pour que ça n'arrive plus."
Vers 17 heures, la foule s'est progressivement dispersée. Certains sont revenus sur leurs pas, se recueillir encore une fois devant la croix.
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