Depuis janvier 2022, les établissements recevant du public accueillant plus de 300 personnes sont obligés de mettre à disposition au moins un point d'eau potable à destination du grand public. Son accès doit être visible et gratuit.
La loi AGEC n'est pas respectée
Que ce soit dans les gares, les stations de métro, les centres commerciaux, les stations services, les salles de congrès, les établissements sportifs ou culturels ou encore les aéroports, cela reste difficile, voire impossible, de remplir sa gourde. Bon nombre d'ERP (Établissements recevant du public) ne respectent pas la loi AGEC (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire).
Résultat : faute de fontaine en accès libre, on se retrouve contraint de remplir sa gourde aux toilettes dont l'accès est souvent payant et l'hygiène douteuse, ou d'acheter de l'eau en bouteille plastique ! Or, une bouteille de 50cl à la gare coûte facilement 2 euros, voire 2,50 euros : dans les gares, l'eau coûte plus cher que du pétrole !
Cette situation, de plus, n'aide pas à répondre au problème de la pollution plastique.
Il est donc temps d'améliorer la situation, explique Claire Dulière, de l'association Zéro Déchet Lyon (émanation locale de Zero Waste France, l'une des associations signataires de la pétition).
Il y a un enjeu sanitaire direct et immédiat puisqu'il y a de plus en plus de périodes de sécheresse. L'accès à l'eau est donc un droit pour tout le monde. Il y a aussi un enjeu sur la réduction de la consommation aberrante de bouteilles en plastique, qui sont vraiment une mauvaise idée à tous les niveaux, que ce soit pour notre santé, avec les microplastiques qui se baladent de partout dans la nature, la pollution plastique pour l'environnement, et pour l'humanité. Un autre enjeu est celui de la justice sociale. C'est une aberration que l'eau devienne payante dans ces lieux publics, et parfois, à des prix complètement délirants. Ça devrait être gratuit pour tous, sachant qu'un Français sur deux en moyenne possède une gourde, maintenant.
Des problèmes techniques, d'hygiène, de sécurité
Contactée par notre média, la SNCF répond que des fontaines ont bien été testées dès 2020 dans deux gares (Paris Saint Lazare et Juvisy). Des difficultés ont été rencontrées : problèmes techniques de raccordement au réseau, hygiène des utilisateurs, utilisation abusive, entretien...
Néanmoins, la loi est la loi, et le déploiement de nouvelles fontaines spécialement conçues est donc en cours, dans un peu moins de 6% des gares de France.
Une fois les tests clients et mainteneurs réalisés, le déploiement pourra avoir lieu, à partir de l'été 2023 et jusqu'en 2024, dans près de 170 gares de France (sur 3.000, ndlr) (soit la mise en œuvre de 200 fontaines). Seront ciblées prioritairement les gares de desserte pour les évènements sportifs de la Coupe du monde de rugby et des Jeux Olympiques.
La réponse de SNCF Gares & Connexions est donc exactement la même que lors de cette précédente enquête de Reporterre, datant de février 2023. On le voit, les progrès n'avancent pas bien vite.
Dans les transports en commun urbains, des problèmes d'hygiène, de glissades, de sécurité électrique et des difficultés techniques ont été rencontrées. À Lyon, selon le Sytral, gestionnaire des TCL, deux nouvelles stations de métro sur la ligne B (Oullins Centre et Saint-Genis -Laval Hôpitaux Lyon sud) seront prochainement équipées.