Ces conséquences du réchauffement climatique amènent l'Agence de l'Eau à anticiper des manques éventuels. Avec une question centrale : comment partager l'eau équitablement tout en respectant la biodiversité ?
Anticiper les besoins de tous
"Ce n'est pas demain que l'eau potable va cesser de couler du robinet", rappelle Laurent Roy, le directeur général de l'Agence de l'Eau pour le quart Sud-Est de la France. "Quoi que, dans certaines communes du Jura l'été, il faut parfois acheminer de l'eau potable en camion citerne... Mais ce qui se profile plus généralement si rien n'est fait, ce sont les conflits d'usage."
L'alimentation, le refroidissement des centrales nucléaires et donc l'électricité, le transport fluvial... Autant de secteurs concernés. Ce mardi à Lyon, près de 150 acteurs du monde industriel, agricole et des collectivités locales se sont rassemblés pour faire le point.
Dans la région, 22 Plans de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) ont été mis en place en 2014. "Le but, c'est d'abord de tous se mettre autour de la table, d'évaluer les besoins de chacun. mais c'est aussi de se fixer des objectifs pour économiser l'eau", rapelle Laurent Roy.
"Par exemple, lutter contre les fuites sur le réseau d'eau potable, développer des réseaux d'irrigation plus économes en eau, du recyclage ou même tout simplement, préserver la nature pour favoriser l'infiltration de l'eau dans les nappes. Ce sont des réservoirs formidables, encore faut-il que l'eau y parvienne !", poursuit-il. "Sans oublier la nécessité de garder un niveau d'eau suffisant pour ne pas mettre en péril la biodiversité."
Tout le monde peut agir
L'objectif, qui recule d'année en année, serait de combler 40 millions de m3 d'eau qui manquent l'été en Rhône-Alpes. "La région a la chance d'être traversée par le Rhône qui est le plus puissant des fleuves français. Mais il n'est pas inépuisable", ajoute le directeur général de l'Agence de l'Eau dans la région. Le débit moyen du Rhône pourrait ainsi subir une baisse de 40% d'ici à la fin du siècle.
Toutes ces mesures suffiront-elles ? L'Agence de l'Eau l'assure, sur le long terme il faudra aller plus loin. Notamment pour l'agriculture, avec la nécessité de repenser la manière de cultiver.
Quant aux petits gestes du quotidien, ils ont aussi leur importance. "Tout compte !", rappelle enfin Laurent Roy. Prendre des douches plutôt que des bains, faire attention aux fuites chez soi, récupérer l'eau de pluie si possible pour ceux qui ont un jardin... "C'est le principe de la sobriété sur l'usage de l'eau, et c'est ce que l'on doit faire pour s'adapter !"