"E-réputation" et cyberharcèlement
Faut-il poster des photos de son enfant sur les réseaux sociaux ? Peut-on tout publier ?
Dans son rapport annuel, le Défenseur des droits évoque la question centrale de la "e-réputation", celle que l'on traîne en ligne... Et qui peut être difficile à effacer. Un exemple un peu extrême aux États-Unis : des parents se sont vu retirer la garde de leurs enfants après avoir publié des vidéos où on les voit les punir. Même sans violence physique, c'est une humiliation qui peut être considérée comme de la maltraitance par les tribunaux.
Le rapport du Défenseur des droits se concentre aussi sur le cyberharcèlement. De manière générale, 25% des collégiens déclarent avoir connu au moins une atteinte à leur vie privée en ligne, d'après la direction générale de l'enseignement scolaire.
Des photos qui se retrouvent sur les réseaux, parfois détournées... Ou utilisée pour se venger : avec un caractère sexiste, on parle de "rivenge porn" et les conséquences peuvent être sérieuses pour les jeunes victimes. L'occasion de rappeler les dispositifs nationaux d'aide aux victimes de harcèlement scolaire : le 3020, et celui dédié aux violences numériques : le 3018.
Dans le rapport, on peut ainsi lire : "les enfants consultés souhaitent qu'il leur soit demandé plus fréquemment leur consentement et recommandent d'être davantage sensibilisés à ce droit et à la possibilité de faire supprimer des images ou vidéos les concernant qu'ils ne veulent pas voir sur les réseaux sociaux."
À noter que le droit à l'oubli existe aussi pour les mineurs. La loi Informatique et Libertés prévoit d'ailleurs un droit à l'oubli qui leur est spécifique, avec une procédure accélérée pour l'exercice de ce droit.
Les enfants devant la caméra
Enfin, comment ne pas parler des enfants Youtubeurs ou de ces influenceurs toujours plus jeunes ? Avec, par exemple, cette pratique commerciale du "unboxing" qui vise à déballer des produits sous l'œil de la caméra. Est-ce légal pour un mineur quand on sait que le travail des enfants est interdit par la loi ?
"L'adoption de la loi du 19 octobre 2020 visant à encadrer l'exploitation commerciale de l'image d'enfants de moins de seize ans sur les plateformes en ligne est depuis venue réglementer ces pratiques", pointe le rapport qui cible un autre constat : "la précocité croissante de la navigation autonome des enfants."
Mais alors, comment s'assurer d'un contrôle parental efficace ? Un outil pourtant central alors que 82 % des enfants de 10 à 14 ans indiquent aller régulièrement sur internet sans leurs parents.