"DARK KITCHEN" : LA NOUVELLE TENDANCE CULINAIRE À LYON

"Dark Kitchen". C'est le nouveau phénomène culinaire qui prend de l'ampleur à Lyon et qui intrigue. Mais au fait : qu'est-ce que c'est exactement ? Un restaurant, où on mange dans le noir ? Pas du tout ! Radio Scoop décrypte ce nouveau phénomène en 3 réponses.


C'est un grand espace divisé en plusieurs cuisines. Pas de table, pas de chaise ni de serveur : dans une "dark kitchen", chaque enseigne travaille dans son espace, avec une particularité : les différents chefs ne sont séparés que par une petite cloison. "Chez nous, au Food Lab, c'est comme dans une rue marchande. On propose 12 restaurants : nourriture asiatique, caribéenne, canadienne, italienne, française", explique Raphaël Roques, le directeur du lieu.




On ne peut donc pas manger sur place. Il faut commander, soit via les plateformes de livraison (Uber Eat, Deliveroo, Just Eat) pour vous faire livrer à domicile (dans un rayon de 3 kilomètres autour du lieu), soit vous venez chercher vous-même votre commande.

"L'intérêt, c'est de commander dans différentes enseignes et de venir tout récupérer au même endroit", explique Raphaël Roques. Un gain de temps, donc, mais aussi une bonne façon de tester une marque avant d'aller manger dans un restaurant. "On va proposer la même offre que dans nos deux restaurants, avec le même standard de qualité, avec une cuisine équipée de matériel professionnelle. Le but, c'est de faire découvrir notre cuisine et de vous convaincre de venir dans un de nos restaurants dans un deuxième temps", assure Enrique Gomez, chef mexicain de GoMex Cantina (rue des Capucins et La Confluence), qui ouvre son stand au "Food Lab" ce mercredi.


C'est la grande question qui secoue le monde de la gastronomie en ce moment. Les restaurants vont-ils souffrir du développement de ce nouveau phénomène de "Dark Kitchen" ? "Absolument pas. Au contraire, c'est un complément", s'insurge Enrique Gomez, avant de détailler : "le restaurant va devenir de plus en plus un lieu de rencontres sociales et d'échanges. Mais parfois, on a aussi envie de bien manger mais on veut rester tranquillement à la maison. Le confinement a modifié les habitudes et certains ont découvert et se sont habitués à la livraison de repas. Et aujourd'hui, c'est une demande supplémentaire".

Le chef mexicain envisage même d'ouvrir un troisième restaurant, en plus de sa présence au Food Lab. "Depuis que la pizza peut être livrée à domicile en 30 minutes, est-ce que les pizzerias de Lyon ont fermé ? Non ! Pareil pour les sushis, on peut s'en faire livrer et continuer à aller en manger sur place", argumente Enrique Gomez.

C'est aussi, pour des jeunes chefs qui hésitent à ouvrir leur restaurant, une bonne façon de se tester, avant de se laisser dans le grand bain...