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DANS L'ACADÉMIE DE LYON, "20% DES POSTES D'ENSEIGNANTS VONT RESTER VACANTS À LA RENTRÉE"

Mercredi 24 Aout - 06:00

Actualité


La rentrée scolaire - © Saint-Etienne
Alors que le ministre de l'Éducation nationale s'est voulu rassurant, les syndicats d'enseignants redoutent une rentrée difficile. En cause, un manque criant de candidats qui ont passé les concours cette année.


Cette année, plus de 4.000 postes n'ont pas été pourvus aux concours enseignants, dont 1.177 dans le premier degré, selon les chiffres d'admission au concours des professeurs des écoles. Dans l'académie de Lyon (Ain, Loire, Rhône), le syndicat SNES-FSU fait un constat similaire.

"Environ 20% des postes vont rester vacants à la rentrée", explique Alyn Drouot, enseignante et déléguée syndicale. "Il y a des spécialités qui sont plus touchées que d'autres : 43% en lettres classiques, 45% en allemand, 32% en mathématiques."

Le recours aux enseignants contractuels


Moins d'enseignants au concours, mais aussi des départs qui se multiplient. "On accueillait 453 nouveaux stagiaires l'année dernière, contre 333 cette année. Et dans le même temps, on passe de plus en plus de temps à accompagner des collègues qui souhaitent partir", poursuit Alyn Drouot. "C'est certain qu'il n'y aura pas un enseignant devant chaque classe à la rentrée."

Les enseignants remplaçants, qui sont habituellement amenés à occuper des postes de courtes durées lors d'arrêts maladie ou de congés maternité par exemple, se retrouvent ainsi sur des postes qui courent sur toute l'année. Reste le recours aux contractuels... Avec les limites d'un tel système.

"Ils sont de moins en moins nombreux car ce sont des conditions difficiles... Résultat, il y a des recrutements qui sont faits à des niveaux de diplôme de plus en plus faibles. Des personnes qui se retrouvent devant une classe de 35 élèves sans formation. Et qui apprennent parfois leur lieu d'affectation la veille pour le lendemain mais ça, ce n'est pas nouveau", ajoute Alyn Drouot.



Valoriser les carrières et les salaires


La déléguée syndicale veut mettre l'accent sur la nécessité de revoir les conditions d'enseignement. "Qu'on puisse prendre le temps avec nos élèves, travailler sur les programmes... Qu'on puisse recruter aussi des CPE, parce qu'on se retrouve trop souvent à gérer la vie scolaire en plus de nos cours. Il y a du mépris vis-à-vis de ce qu'est le métier d'enseignant aujourd'hui. On demande de l'écoute, sur ce que l'on vit sur le terrain."

Sans oublier la revalorisation des salaires. En juin dernier, le ministre de l'Éducation nationale promettait 2.000 euros net par mois pour les enseignants débutants en 2023. "C'est très bien mais pour les autres... Si je prends mon exemple personnel, j'ai eu mon concours en 2008 donc Bac+5 et je perçois 2.000 euros depuis l'année dernière, au bout de quatorze ans. Il faut qu'il y ait des perspectives d'évolutions de carrière."

Cette rentrée 2022 est la première de Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale, après cinq années de gestion de Jean-Michel Blanquer, très critiqué par la profession enseignante. "Il y a des difficultés structurelles liées à l'attractivité du métier, mais à ce stade, nous sommes confiants pour que la rentrée se passe au mieux", a déclaré le ministre ce mardi à l'issue d'une visite de la cellule de rentrée du rectorat de Créteil (sud-est de Paris).