S'il reconnaît bien avoir évoqué devant son ex-premier adjoint Gilles Artigues cette vidéo où ce dernier se fait masser par un homme dans un hôtel à Paris en 2015, l'élu assure dans un entretien à l'AFP et au Progrès que c'était simplement pour "le mettre mal à l'aise".
Lors de cette conversation, en novembre 2017, M. Perdriau reproche vivement à son premier adjoint d'avoir "échangé longuement" avec Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à l'occasion du récent congrès des maires.
"Alors, quand mon premier adjoint, en qui j'ai une totale confiance, manigance dans mon dos avec Laurent Wauquiez, évidemment je vois rouge", explique M. Perdriau, "d'autant plus que ses explications sur ces rencontres secrètes sont particulièrement évasives".
"Je cherche effectivement, le ton montant, à le blesser. Cette vidéo dont j'ai entendu parler, c'est pour moi l'occasion de l'évoquer pour le mettre mal à l'aise", affirme-t-il tout en assurant que c'est la seule fois qu'il a évoqué la vidéo avec lui.
"Déclaration de guerre"
Selon lui, cet échange l'irrite d'autant plus car à l'époque,"en 2017, on est dans une période d'extrême tension entre la région et la ville de Saint-Étienne", tensions nées dit-il de sa prise de position en faveur de Bruno Le Maire, un an plus tôt pour les primaires de LR. Laurent Wauquiez l'a, d'après lui, perçue comme "une déclaration de guerre".
Dans un article du 12 septembre, Mediapart publie l'enregistrement de cet échange, où l'on entend, en termes très crus, M. Perdriau et son ex-directeur de cabinet menacer son adjoint. Fin août, les confessions à Médiapart d'un ancien proche de la mairie affirmant avoir tourné une vidéo à caractère intime pour faire chanter M. Artigues ont donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire pour, notamment, chantage aggravé.
"Je ne suis ni le commanditaire, ni l'organisateur"
Accusé par Gilles Artigues, placé en garde à vue mi-septembre, cité dans des enregistrements audio accablants, le maire a toujours protesté de son innocence : "je ne suis ni le commanditaire, ni l'organisateur, ni un utilisateur de cette vidéo. Je n'ai jamais eu ni vu ce document", a-t-il répété mercredi.
"Je subis un acharnement avec des intérêts politiques partagés. Mon avocat a transmis au juge un témoignage très clair qui démontre que la publication des articles de Mediapart s'inscrit dans une logique politique beaucoup plus ancienne impliquant Gilles Artigues et des personnes extrêmement proches de Laurent Wauquiez", affirme-t-il.
Le maire va-t-il démissionner ?
Depuis plusieurs semaines, de nombreux élus stéphanois appellent à la démission du maire. Selon Le Progrès, l'élu pourrait évoquer sa potentielle démission du conseil communautaire, ce jeudi, lors de l'assemblée de ce dernier à 14h30.