Les maires qui le souhaitent pourraient prochainement permettre aux policiers municipaux "d'accomplir certains actes de police judiciaire".
Une mesure déjà imaginée dans le cadre de la loi dite "sécurité globale" qui avait été censurée par le Conseil constitutionnel. Cette fois-ci, les nouvelles missions de la police municipale pourraient être encadrées par le parquet.
"Ce serait un gain d'efficacité"
Une concertation doit être lancée avec les élus locaux pour apporter plus de précisions. Certains maires se disent déjà favorables à l'idée.
"Cela fait partie des propositions qui nous semble intéressantes", indique Julien Smati, maire Les Républicains (LR) de Rillieux-la-Pape.
En juin, la commune avait essuyé plusieurs jours de révoltes et de dégradations, après la mort du jeune Nahel. "Par exemple : avoir un accès total aux fichiers de la police nationale, permettre aux agents de faire des contrôles d'identité… Ce serait un gain d'efficacité", poursuit le premier édile.
L'élu salue par ailleurs l'enveloppe de 100 millions d'euros annoncée par le gouvernement pour soutenir les communes les plus touchées par les dommages matériels. Pour Rillieux-la-Pape, la facture s'élève à 700.000 euros.
Quelles seraient les nouvelles missions de la police municipale ? Les contours restent à définir. Mais déjà, les principaux concernés préviennent : pas question de tout accepter sans contrepartie.
Le syndicat FO réclame des contreparties
"On a répondu présent sur les émeutes, c'était le feu, de partout. On a eu besoin de nous. On a protégé les postes de police, les bibliothèques… Les policiers municipaux, ils font le job. Donner de nouvelles prérogatives ? Sans modifier le volet social ? Pas question", insiste Bertrand X., secrétaire général adjoint du syndicat FO Police Municipale.
Le syndicat, qui vient d'être reçu par le ministère de l'Intérieur, promet de ne rien lâcher sur le sujet tout en restant force de propositions.
Parmi leurs revendications, le passage en catégorie B des agents de la police municipale, mais aussi une revalorisation des retraites.
"Les élus nous voient comme des policiers, mais dès qu'il s'agit de nous donner le statut qu'on mérite, on devient des employés municipaux comme les autres", regrette le représentant syndical.
"C'est comme une marmite en ébullition"
Au lendemain d'une série d'annonces sur le volet sécuritaire, la Première ministre a également fait des propositions plus sociales à destination des quartiers populaires. Des mesures toute aussi attendues :
"Bien sûr qu'il doit y avoir une réponse sécuritaire, mais il ne faut pas en oublier la prévention, l'éducation, le logement, assure le maire socialiste de Chasse-sur-Rhône, Christophe Bouvier. Quand vous avez une telle concentration de misère sociale, de délabrement du parc locatif, c'est comme une marmite en ébullition."
L'élu PS, qui salue la possibilité de demander des comptes aux deux parents de mineurs "délinquants" reste sur sa faim.
"On a été un peu déçu que les causes de l'émeute n'aient pas été évoquées. Comment on encadre les refus d'obtempérer ? Comment on répond à l'inquiétude de la population ? Les ingrédients sont toujours sur la table… pour que cela explose à nouveau."






