"Pour nous il y a du boulot"
Une décision qui ne passe pas du côté des salariés. D'autant plus que l'entreprise spécialisée dans la fabrication de fourgons blindés et de cars avait été reprise il a trois ans par le frère de l'ancien dirigeant, ce qui avait entraîné le licenciement de la moitié des salariés. À l'époque, 75 des 146 salariés avaient été conservés.
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Rassemblement des salariés devant l'entreprise Trouillet à Attignat (Ain) © Delphine Convert |
"Ses raisons à lui (au dirigeant actuel, Eric Trouillet ndlr) c'est la Covid-19 et les raisons économiques de l'entreprise", explique Michael Hertrich, délégué CGT lors du rassemblement sur le site. Il a lui-même reçu une lettre de licenciement.
"Pour nous, il y a du boulot. Il y a des appels d'offres de 600 véhicules pour le Ministère de l'Intérieur (transport de détenus, gendarmerie etc.), il ne veut pas répondre à cet appel d'offres, bien qu'on soit leader sur ce marché. Il refuse aussi de fortes demandes pour réaliser des véhicules propres pour le transport adapté ou les transports en communs. C'est incroyable qu'il refuse !", poursuit-il.
Un "climat de peur"
"Pourquoi ces refus? Si ce n'est pour vider l'entreprise de toute activité?", s'interrogent les syndicats. Ils dénoncent également un "climat de peur", de "pression" et d'"insécurité sociale".
"On a peur qu'il vende l'entreprise, car il l'a rachetée trois euros en 2017", craint le délégué CGT.
Les syndicats promettent d'autres actions dans les mois à venir. Ils comptent également interpeller les élus locaux et la Préfète de l'Ain.
Actuellement, 45 personnes travaillent sur le site d'Attignat.