Il y a trois mois, le tribunal ecclésiastique avait condamné Bernard Preynat, mis en cause par d'anciens scouts de la région lyonnaise, à la peine maximale prévue par le droit de l'Église. Il avait à ce moment-là été défroqué.
Le tribunal avait alors indiqué qu'il pourrait désormais "se consacrer plus entièrement à l'étude de chacune des demandes de réparation financière" émises par les victimes.
Les victimes souhaitent aujourd'hui que le diocèse de Lyon les indemnise car elles le tiennent également pour responsable des abus qu'elles ont subis, faute d'avoir écarté le religieux quand ses agissements - commis entre 1976 et 1991 - ont été connus.
"Les différents évêques qui se sont succédé depuis le cardinal Renard (en poste à Lyon jusqu'en 1981, ndelr) savaient que Bernard Preynat était un pédo-criminel. Ils ont fait le choix de le maintenir en poste (jusqu'en 2015, ndlr) au contact d'enfants, en connaissance de cause, sans mesure de contrôle", affirme l'une des victimes dans son courrier que l'AFP a pu consulter.
"Le diocèse de Lyon doit supporter la responsabilité de ces faits", ajoute-t-elle à l'attention de la juridiction romaine.
Les victimes réclament aussi que le père Gonçalves soit écarté de la procédure d'indemnisation en rappelant qu'il a été nommé en 2018 à la tête du tribunal ecclésiastique par le cardinal Barbarin, condamné ensuite pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agissements de Bernard Preynat.
"Je m'interroge sur son degré de neutralité", écrit une victime dans son courrier.
Le pape François a refusé, en mars, la démission du cardinal Barbarin dans l'attente de son jugement en appel, prévu fin novembre. Bernard Preynat, mis en examen depuis 2016, n'a pas encore été jugé par le tribunal correctionnel de Lyon. Le procès pourrait avoir lieu à la mi-janvier 2020.