Ce lundi, deux organisations maçonniques, le Grand orient de France (GODF) et la Grande loge mixte de France (GLMF), se sont inquiétés de voir la liberté de critiquer une religion bafouée après les menaces reçues par cette lycéenne de l'Isère qui avait tenu des propos hostiles à l'islam dans une vidéo.
La jeune fille avait dû être déscolarisée. Dans les jours suivants, elle avait été la cible d'un déferlement de menaces sur les réseaux sociaux. Son adresse avait été dévoilée publiquement.
Parallèlement, un mouvement de soutien s'était spontanément développé sur Twitter : #JeSuisMila
Deux enquêtes ouvertes
Le parquet de Vienne a ouvert deux enquêtes distinctes dans cette affaire: l'une visant les menaces de mort, l'autre pour déterminer si les propos de l'adolescente relèvent de la "provocation à la haine raciale".
Dans un communiqué le GODF, évoque "la liberté d'expression" et "la liberté de critiquer les religions".
"Il n'est pas question ici de souscrire ou de ne pas souscrire aux propos que cette jeune femme a tenus, mais bien de défendre avec force et vigueur l'inaliénable liberté que chaque citoyen de la République française a de pouvoir s'exprimer et de pouvoir critiquer une religion, quelle qu'elle soit", ajoute-t-il.
Dans un autre document, la Grande loge mixte de France (GLMF) "s'inquiète des menaces dont (cette) jeune femme est victime depuis qu'elle a émis une critique contre la religion, et l'islam en particulier, sur les réseaux sociaux. Le harcèlement, les menaces de mort et le déchaînement à son encontre constituent autant de signes inquiétants en matière de liberté d'expression".
"Rien ne saurait justifier les menaces de mort"
"L'ouverture (...) d'une enquête pour incitation à la haine raciale est également étonnante et alarmante", ajoute-t-elle. "Cinq ans après l'attentat qui a décimé une grande partie de la rédaction de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, force est donc de constater que le droit au blasphème est de nouveau rudement mis à l'épreuve", selon la GLMF.
Vendredi, le nouveau président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui avait estimé que "rien ne saurait justifier les menaces de mort" reçues par la lycéenne. "C'est la justice qui doit prononcer les sanctions prévues par la loi s'il y a provocation et incitation à la haine", avait-il ajouté.






