Des rassemblements sont également organisés sur tout le territoire et notamment en Auvergne-Rhône-Alpes.
À Lyon, un rassemblement est prévu à 10h30 devant l'Agence Régionale de Santé, rue Garibaldi, pour se rendre en direction de la préfecture du Rhône.
À Clermont-Ferrand, 500 personnes selon les syndicats se sont rassemblées place de Jaude ce mardi matin.
À Bourg-en-Bresse, un rassemblement est prévu entre 14h00 et 15h30 devant le conseil départemental de l'Ain.
À Saint-Étienne, les manifestants ont rendez-vous à 15 heures devant l'ARS, et à 16h devant l'ARS du Puy-en-Velay.
Depuis plusieurs mois, les personnels réclament "davantage de moyens humains pour plus de dignité". En 2017, une centaine de grèves dans des Ehpad ont été recensées, dont la plus médiatique, aux Opalines à Foucherans (Jura), a duré près de trois mois.
"On a entre 12 et 15 toilettes à faire par matinée, on n'a plus de temps d'écoute, de sorties... Ceux qui peuvent encore marcher, on les met dans un fauteuil, ça va plus vite. Pour faire manger les résidents, c'est un à chaque bras", avait témoigné jeudi Sandrine Ossart (CGT), aide-soignante à Nantes depuis 26 ans, "à bout".
Pour elle, cette journée de mobilisation "attendue depuis dix ans" sera l'occasion "de dire qu'on est cassés, usés". Des témoignages similaires sont apparus sur twitter avec le mot-dièse #balancetonEhpad.
En octobre déjà, des représentants syndicaux avaient adressé une lettre à Emmanuel Macron pour lui signaler une "situation explosive". A quelques jours de la grève, ils avaient obtenu un rendez-vous à l'Elysée lundi avec une conseillère du président, "mais il a été annulé vendredi", a affirmé à l'AFP Bruno Lamy (CFDT).
50 millions d'euros débloqués en urgence
Deux revendications dominent: l'application d'un ratio d'un agent par résident, contre 0,6 en moyenne actuellement, et l'abrogation d'une réforme contestée de la tarification, qui prévoit de faire converger progressivement jusqu'en 2023 les dotations aux Ehpad publics et privés.
Cette dernière va "aggraver davantage la situation financière des Ehpad publics" et conduire à des "suppressions de postes", affirment les grévistes.
En urgence, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé le déblocage de 50 millions d'euros supplémentaires, fléchés par les agences régionales de santé (ARS) en direction des établissements en difficulté. Une somme jugée insuffisante par les syndicats.
En déplacement vendredi dans un établissement de la région parisienne, elle a regretté une forme d'"Ehpad bashing", disant vouloir "rassurer les familles". Des enquêtes de satisfaction seront menées auprès des résidents en 2019.
Près de 600.000 personnes vivent aujourd'hui dans l'un des 7.200 Ehpad, selon le ministère de la Santé, et quelque 400.000 personnes y travaillent.
Les salariés du maintien à domicile également en grève
Ils dénoncent des prises en charge à domicile de plus en plus "lourdes" qui les empêchent "d'intervenir efficacement" et d'être "dans la bienveillance".
(avec AFP)