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3 QUESTIONS À... FRÉDÉRIC AGUILERA, MAIRE DE VICHY, APRÈS LES VIOLENTS ORAGES

Lundi 4 Juillet - 18:00

Actualité


Un grêlon de la taille d'une balle de ping-pong - © Gaëtan Barralon
Épisode 28. La région Auvergne-Rhône-Alpes et le département de l'Allier, en particulier, ont été touchés par de très violents orages, ces dernières semaines. Le maire de Vichy Frédéric Aguilera interpelle le nouveau gouvernement pour alerter sur la situation des familles sinistrées.


Le secteur du bâtiment connaît actuellement des pénuries de main d'œuvre et de matériel, notamment de tuiles, alors que des milliers de foyers ont été sinistrés par les intempéries. Les réparations pourraient donc prendre beaucoup de temps.

Le maire de Vichy Frédéric Aguilera est monté au créneau, lundi 4 juillet, pour interpeller le gouvernement sur la situation difficile de ces familles. Il a répondu à trois questions pour Radio SCOOP.

Radio SCOOP : Vous avez profité du remaniement pour interpeller le gouvernement sur la situation compliquée dans laquelle se trouvent des familles sinistrées par les orages. Pouvez-vous préciser l'objet de votre démarche ?

Frédéric Aguilera :
Je viens d'adresser un courrier aux ministres concernés, notamment du logement, pour les sensibiliser sur les problématiques des familles qui vivent dans les zones touchées par la grêle. Il n'y a pas de chiffre officiel, mais je pense que 100.000 familles sont plus ou moins impactées au niveau de leur toit, à l'échelle nationale. Elles vivent donc dans une vraie précarité, en ce moment. À chaque pluie, elles s'inquiètent, et se demandent si le plafond ne va pas leur tomber sur la tête, avec des dégradations fortes.

Pourquoi est-ce que cela n'avance pas plus, au bout d'un mois ? Effectivement, les entreprises manquent de main d'œuvre et sont saturées, mais il y a aussi une réelle pénurie de tuiles. J'ai contacté un certain nombre de fabricants. J'ai, par exemple, évoqué la situation aujourd'hui avec le PDG d'une des plus grosses sociétés du secteur en France. Il m'a expliqué qu'ils étaient à flux plus que tendu depuis le mois d'avril, au niveau de leurs capacités de production. Ce flux arrive à peine à répondre aux commandes actuelles, ne serait-ce que pour la construction, sans même parler de la reconstruction ! Donc eux-mêmes se demandent comment ils vont pouvoir approvisionner davantage demain. Les négoces en matériaux semblent avoir des matériaux. Je vais essayer de les contacter dans les prochaines semaines.

Pour fabriquer des tuiles, il faut aussi du gaz, puisqu'il y a des fours. Ces gros consommateurs d'énergie sont également inquiets du risque de fermeture des fours, à l'automne, avec la crise internationale, pour éviter de surconsommer le gaz. Cela pourrait ajouter une crise à la crise dans l'approvisionnement.


Les habitants cherchent des solutions de réparation, notamment des bâches, en attendant mieux. Est-ce qu'ils vous interpellent sur le sujet ?

Bien sûr ! Tous ceux que je croise me le disent, c'est une évidence. On a déjà relogé 60 familles, donc on a une vraie difficulté, et les fabricants ne sont pas en mesure de répondre aux sollicitations. Toutes les zones sont progressivement touchées, pas seulement Vichy. Et quand je dis 100.000 familles impactées, c'est un minimum. C'est sans doute plus. On leur annonce des délais considérables, mais que va-t-il se passer cet hiver dans une maison qui n'a pas de toit ? Faut-il faire un grand plan d'importation ? Je ne sais pas, mais le gouvernement ne peut pas rester sourd et les territoires sont prêts à avancer avec lui.


Est-ce la même chose que lorsqu'on met en place des plans pour l'agriculture, par exemple en cas de gel ?

Tout à fait. Je souhaite que le gouvernement s'empare du sujet pour mettre tout le monde autour de la table. On ne va pas, entre maires ou entre territoires, se battre pour des bouts de tuile, ni coordonner ce chantier considérable, d'ampleur nationale. Ce n'est pas le maire de Vichy qui peut décider de ne pas fermer tous les fours à cause de la crise énergétique. C'est bien du national ! Parce que si on est déjà à flux tendu, on voit la catastrophe qui vient ! Si on veut mobiliser la filière pour lui demander de réserver une partie significative à la reconstruction et non pas à la construction, c'est là aussi une mesure à prendre au niveau national, pas local. Bien sûr que ça va faire prendre du retard à la construction neuve, mais qu'est-ce qui est le plus important ? Quelques mois retard dans la construction neuve, ou 100.000 familles qui vivent une vraie précarité ? Je pense qu'on peut faire prendre un peu de retard à la construction neuve, pour avoir la certitude que les foyers habités aient un toit !