Ces jeunes aidants peuvent répondre à des besoins plus ou moins importants de surveillance ou de soutien moral, mais ils peuvent également être dans la réalisation de gestes très concrets, comme la toilette, l'habillement ou la douche. Ou encore d'actes liés aux soins, comme par exemple préparer le pilulier ou assurer le suivi médical.
Sauf que la plupart de ces 700 000 jeunes ignorent ce statut, tout comme le reste de leur famille, tant les tâches à la maison, lorsqu'ils aident un frère, une sœur ou un parent font partie de leur quotidien, parfois depuis leur naissance. Un statut qui n'est pas non plus perçu comme tel par le milieu scolaire ou les professionnels de santé qui gravitent autour du foyer.
C'est ce qui ressort d'une étude* réalisée par Handéo (association qui améliore l'accompagnement et l'accès à la cité des personnes fragiles), en partenariat avec l'Association Française des Aidants, Jeunes AiDants Ensemble et APF France handicap, et avec l'appui du bureau d'études émiCité.
Quelles conséquences ?
Les aidants mineurs sont confrontés aux mêmes répercussions que pour tout autre proche aidant (risques d'épuisement, d'isolement, de problème de santé, de souffrance psychique, etc.). Mais la grande particularité, due à leur jeune âge, est une répercussion possible sur la scolarité, le suivi scolaire et, à terme, l'insertion professionnelle.
"On va également avoir comme spécificité la manière dont cette aide peut venir impacter leur identité et plus globalement leur qualité de vie au quotidien", note Cyril Desjeux, le directeur scientifique d'Handéo. "Il peut y avoir des conséquences négatives à être autonome trop tôt, ces jeunes peuvent se sentir décalés au regard de l'expérience qu'ils font de la jeunesse par rapport à leurs camarades".
À l'inverse, le soutien qu'ils apportent peut leur permettre de développer des qualités (autonomie, maturité, empathie, écoute...) que les jeunes de leur âge n'ont pas.
Quelles solutions ?
L'étude préconise trois grandes recommandations qui permettraient de mieux prendre compte la situation des jeunes aidants :
- Former tous les professionnels en lien avec des enfants ou des personnes en situation de handicap, de perte d'autonomie ou malades à la problématique complexe des jeunes aidants, aux difficultés qu'ils rencontrent et aux solutions qui existent.
- Mettre en place, dans les établissements scolaires, des actions de sensibilisation auprès des élèves.
- Proposer des outils à destination des professionnels spécialisés dans l'aide et l'accompagnement à domicile pour faciliter l'identification des jeunes en situation d'aidance.
Pour avancer dans cette direction, un guide « Repérer les jeunes aidants pour mieux les accompagner » réalisé par Handéo, l'Association Française des Aidants, l'Association nationale Jeunes AiDAnts Ensemble - JADE, et APF France handicap, est disponible ici.
* Ce rapport a reçu le soutien du Groupe APICIL ainsi que du Crédit Agricole Assurance, de la Région Île-de-France et de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie).
