L'objectif est d'accompagner le retour progressif des voyageurs, tout en respectant au maximum les mesures barrières. Si le nombre de voyageurs est tombé à seulement 10% de la normale, au plus fort de la crise, la fréquentation recommence déjà à augmenter.
Reprise progressive
La circulation globale des métros, tramways, bus et funiculaires du réseau TCL, au plus fort de la crise sanitaire liée au Covid-19, n'est jamais descendue sous les 50%. L'objectif du Sytral est de parvenir à 80% dès le 11 mai. Le gestionnaire des TCL espère ensuite un retour à 100% si possible dans le courant de l'été, ou à la rentrée de septembre, en fonction de l'évolution de la situation.
Il s'agira d'une reprise par pallier. Dans un premier temps, dès le 11 mai, il n'y aura pas de circulation lors des deux premières heures matinales, ni de ligne Pleine Lune. Mais tout le reste du réseau, métro, tram, bus et funiculaire devrait pouvoir rouler.
Un guide des transports en commun ?
A ce jour, le ministère des transports n'a pas donné d'instructions claires sur les modalités d'organisation des transports en commun, en France, à partir du 11 mai, selon Fouziya Bouzerda. Mais elle plaide pour l'édition d'un guide des transports, comme dans les travaux publics, pour clarifier les mesures à appliquer. Notamment pour rendre obligatoire le port du masque dans les transports en commun.
Des mesures d'hygiène exceptionnelles
Des bornes de désinfection sans contact ont été commandées, et la première devrait être testée dès la fin de semaine à la station Part-Dieu. Des distributeurs de masques (payants) devraient être mis en place sur le réseau. Il y aura également des distributeurs de gel hydroalcoolique dans les tramways.
A partir du 4 mai, tous les conducteurs se seront vus fournir des masques de protection.
Quand aux rames, elles sont nettoyées tous les jours, et de nouveaux procédés sont en cours de déploiement, comme le nettoyage par UV, ou avec de la vapeur sèche virucide.
Des efforts financiers
Le coût de la période de confinement pour le Sytral est estimé entre 70 et 100 millions d'euros, entre la dégringolade de la vente de tickets, le remboursement des abonnements, le retard pris par les chantiers, ou encore, le maintien du règlement des acomptes aux délégataires. Le Sytral mise sur le soutien des collectivités et de l'État pour faire face à ce coût jugé "considérable".
Le remboursement des abonnements du mois de mars a coûté à lui seul 3 millions d'euros. Les abonnements d'avril n'ont pas été prélevés. Quand à ceux du mois de mai, ils seront plafonnés à 50%.
Éviter une trop grande proximité
Des nudges (signalétique au sol), des annonces sonores et des agents TCL inciteront les voyageurs au respect des mesures de distanciation sociale.
La réflexion est en cours, pour savoir comment gérer les flux de voyageurs dans les stations, les arrêts, les rames. Une signalétique inspirée de la Fête des Lumière pourrait être utilisée, par exemple pour mettre en place des entrées et sorties séparées dans les stations de métro.
De vitres en plexiglas devraient être installées pour protéger les conducteurs.
La vente des tickets à bord, interrompue depuis le début du confinement, ne reprendra pas.
Un 1er mai historique
Pour la première fois de son histoire, le réseau fonctionnera, en tout cas partiellement, le 1er mai, jour de la Fête du Travail, pour répondre à la demande des hôpitaux. Le plan de transports devrait être édité cette semaine. Les salariés qui travailleront ce jour-là, tous volontaires, seront rémunérés à 200%.
Scolaires : des adaptations à affiner
Le Sytral a sollicité les établissements scolaires, pour savoir comment ils envisageaient le retour en classe des élèves, mais à ce jour, il y a eu peu de retour, pour cause de manque d'information. Mais selon Fouziya Bouzera, il est d'ores et déjà acquis que les horaires habituels ne seront pas possibles à remettre en place, tout en respectant les distances barrières.
On se dirige donc vers un étalement de la desserte, par exemple, tous les quarts d'heure, pour limiter les regroupements d'élèves.
La crainte d'un retour en force de la voiture
Le Sytral espère regagner la confiance des usagers, pour reconquérir la part des transports en commun dans les transports globaux. Une enquête a été lancée pour demander aux usagers comment ils envisageaient la reprise. Mais la crainte est forte d'un retour en force de l'automobile personnelle, les usagers souhaitant souvent se confiner dans leur propre véhicule.