Les raisons de la colère
S'ils en arrivent là aujourd'hui, c'est parce que leur mobilisation ne date pas d'hier. Il y a six ans, ils ont lutté pour obtenir le classement en Réseau d'Éducation Prioritaire Renforcé (REP+), en vain.
"L'an dernier il y a eu à nouveau une mobilisation, dans un contexte d'épuisement professionnel de beaucoup d'entre nous. Le fait de ne pas avoir été REP+ en 2015 a entraîné des mutations de certains collègues plus anciens qui ont préféré aller ailleurs", explique Pierre, enseignant d'histoire-géographie.
Le classement en REP+ offre toute une série d'avantages, à commencer par du temps dégagé dans la semaine pour que les enseignants puissent se retrouver en collectif en marge des cours. Pour le premier degré, c'est aussi le dédoublement de certaines classes et des moyens renforcés pour assurer le remplacement d'enseignants absents. L'indemnité des professeurs en REP+ est aussi plus importante qu'en REP.
"On est arrivé à cet extrême"
La colère des enseignants s'est accélérée tout récemment, avec une série d'agressions au collège. "Les derniers événements ont fait déborder le vase. On a l'impression d'avoir atteint un point de non retour, il faut que l'on essaie de tout débloquer, tout de suite", poursuit Pierre.
"Et puis la grève tout court on l'a déjà faite", ajoute Leïla qui enseigne les arts-plastiques. "Au moins, là, les élèves viennent au collège puisqu'il n'y a que nos enseignements qui ne se font pas. On est arrivé à cet extrême, et on le fait parce qu'on est en bonne santé, qu'on a les capacités morales et matérielles de le faire", ajoute l'enseignante.
Soutenus par leurs collègues, ils appellent tous ceux qui souhaitent rejoindre leur combat à venir se rassembler samedi 30 janvier dès 9 heures devant le collège Lucie Aubrac, à Givors. En attendant, ils continuent d'informer sur leur combat via leur page Facebook et ont même créé une chaîne YouTube.
Leur mobilisation se poursuit malgré l'annonce ce lundi 25 janvier de la création d'un demi-poste de Conseiller d'Éducation Prioritaire (CPE) et d'un poste d'Assistant d'Éducation (AED) par l'Inspection académique. Des annonces jugées insuffisantes par les deux enseignants.