"C'est une grande victoire", clame Me Canis, l'un des avocats de Nicolas Chafoulais. Concernant la peine de Cécile Bourgeon : "c'est très juste qu'elle soit condamnée ce soir. Le fait qu'elle soit condamnée plus lourdement que Berkane Makhlouf alors qu'elle n'a pas de casier judiciaire et que lui en a un, c'est qu'on a été suivi totalement" se félicite l'avocat.
De son côté, Renaud Portejoie a annoncé son intention de se pourvoir en cassation.
La cour et les jurés se sont retirés pour délibérer ce mercredi 16 décembre peu avant 10 heures au procès en appel de Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, morte en mai 2013, et de son ex-compagnon Berkane Makhlouf devant les Assises du Rhône.
Ce mardi 15 décembre, le ministère public a requis 30 ans de réclusion criminelle contre les deux accusés.
Quatorze questions posées aux jurés
Les jurés se sont prononcés sur quatorze questions parmi lesquelles : des violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ont-elles été exercées entre le 1er et le 12 mai 2013 ? Ces violences ont-elles entraîné la mort ? Le crime de violences volontaires a-t-il été commis par plusieurs personnes en qualité d'auteurs ou de complices ?
S'y ajoute une question subsidiaire sur la complicité au cas où Cécile Bourgeon serait déclarée non coupable du crime de violences volontaires. Est-elle coupable d‘avoir sciemment facilité la préparation du crime de violences volontaires ?
Interrogée par le président avant que le jury se retire pour savoir si elle avait quelque chose à ajouter, Cécile Bourgeon a répondu: "je n'ai pas grand chose à dire mais il n'y a pas un seul jour où je ne pense pas à Fiona".
De son côté, Bernard Makhlouf a aussi déclaré penser "toujours à elle" et être "désolé pour tous les gens à qui j'ai fait de la peine, comme Nicolas Chafoulais", le père de la fillette.
Un quatrième procès sans surprise
Selon l'avocat général Joël Sollier, "il y a de fortes probabilités que Berkane Makhlouf - condamné à 20 ans de prison en première instance en 2016 - ait porté les coups fatals" à la petite fille.
Et, a-t-il ajouté, "nous avons toutes les preuves de la complicité de Cécile Bourgeon", dont ce quatrième procès a souligné la personnalité "caméléon" et le manque d'affect.
La mère de Fiona avait été condamnée à cinq ans d'emprisonnement en 2016, notamment pour dénonciation mensongère et non assistance à personne en danger. Elle comparaissait libre après avoir purgé sa peine.
Le couple, toxicomane à l'époque, avait signalé la disparition de Fiona le dimanche 12 mai 2013 au soir, faisant croire à un enlèvement dans un parc de Clermont-Ferrand.
Quatre mois plus tard, la mère de Fiona avait fini par avouer que sa fille était décédée après un coup mortel porté selon elle par son ex-compagnon et qu'ils l'avaient enterrée près d'un lac. Les recherches pour retrouver sa dépouille sont restées vaines.
