Un sommeil plus agité : des rêves mieux mémorisés
Une étude est alors lancée, pour tenter de comprendre. À quoi notre cerveau pense-t-il quand nous restons enfermés, surtout dans un climat particulièrement anxiogène ?
Plus de 6.000 réponses recueillies entre avril et mai sont analysées. Premier constat : les participants notent un sommeil plus agité que d'habitude. "Or, les micro-réveils favorisent le fait que l'on se souvient plus facilement des rêves", explique Perrine Ruby.
Autre aspect qui revient souvent, un sentiment d'intrusion, de mélange entre la vie professionnelle et la vie personnelle. "Il y a des réponses auxquelles ont pouvaient s'attendre et d'autres plus étonnantes", commente Perrine Ruby.
Beaucoup de noirceur
Un changement brutal a été observé dans les thèmes, dans les images qui sont apparues dans les rêves confinés. "Il y a eu des rêves majoritairement négatifs avec des scènes de guerre, de privation de liberté, de policiers violents, des références au nazisme aussi, beaucoup de noirceur", poursuit la neuroscientifique.
Dans le même temps, des rêves aux antipodes ont aussi été relatés : "des scènes de joies, avec beaucoup de monde rassemblés en extérieur, du rire... Une sorte d'effet de compensation, comme si on pouvait vivre pendant la nuit ce que l'on ne pouvait pas vivre en vrai."
De cette étude sortira un livre, probablement au printemps prochain.
En attendant, le questionnaire a de nouveau été mis en ligne pour recueillir les témoignages pendant le deuxième confinement. Il est accessible en cliquant sur ce lien.