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Lyon : la crèche est visée par des projectiles, les enfants ne peuvent plus sortir

Lundi 11 Juillet - 18:00

Actualité


La crèche Quivogne dans le 2e arrondissement de Lyon - © Radio Scoop
Depuis plus d'un mois, les enfants de la crèche Quivogne dans le 2e arrondissement de Lyon ne sortent plus dans la petite cour attenante à l'établissement. Un voisin indélicat jette toute sorte d'objet depuis sa fenêtre.


Des yaourts, des gobelets remplis de boisson, des pommes de terre, un oignon et même une fourchette ! "On commence à avoir peur d'emmener nos enfants à la crèche", s'inquiète Isabelle Coroenne-Laplace, déléguée des parents de la crèche Quivogne, installée dans la rue du même nom, dans le 2e arrondissement de Lyon.

Il faut dire que depuis le mois de mars, les enfants et le personnel de la crèche ont vu tomber dans la cour toute une série d'objets, principalement de la nourriture. Les jets de projectiles étant devenus plus récurrents à partir de la mi-mai et devant le risque encouru par les enfants, la mairie a décidé de ne plus laisser les enfants sortir dans cet espace de jeu.



Une plainte et de nombreuses questions


La directrice de la crèche a réalisé le 3 juin une pré-plainte en ligne, puis la situation étant inchangée, elle est allée elle-même déposer plainte au commissariat le 30 juin et des policiers sont intervenus le 6 juillet, après le coup de fil d'une maman qui avait reçu une bombe à eau. Mais pour l'heure, le voisin indélicat n'a pas été identifié. Contacté par la mairie, le bailleur de l'immeuble a affiché un message dans le hall pour rappeler les règles aux locataires.

"C'est malheureusement insuffisant, il faut mettre la pression sur le bailleur, c'est à lui d'agir", ajoute un papa. "Vous imaginez ce que représente un oignon sur le crâne d'un enfant, balancé depuis 6 mètres ?"

En 3 ans d'exercice, Marina Creach-Mony n'a jamais vu ça. La situation pèse sur le moral de la directrice et de toute l'équipe. Chaque fois qu'un projectile est jeté, il faut nettoyer, en n'oubliant pas de faire une photo et de l'envoyer à la mairie et à la police.

Mais le fait de cloitrer les enfants finit par épuiser tout le monde. "Les enfants sont enfermés toute la journée, ce n'est pas tenable, ni pour eux, ni pour nous". En désespoir de cause, elle a demandé l'installation d'un filet, consciente que "ça ne résoudra pas tout, mais je ne me vois pas repartir pour un an comme ça en septembre", souffle-t-elle.

L'installation d'un filet est en effet à l'étude, du côté de la mairie. "C'est une situation complètement inédite pour cette crèche, la plus ancienne de Lyon, ce n'est pas de gaieté de cœur que nous avons interdit la sortie des enfants dans la cour, mais nous ne voulons prendre aucun risque", déplore Fabienne Basset, coordinatrice petite enfance à la Ville de Lyon, en charge du 2e arrondissement, qui s'est rendue sur place lundi matin. Pauline Grosjean, adjointe au maire du 2e arrondissement en charge des crèches, était également présente. Toutes deux ont rappelé que la balle était désormais dans le camp de la police et du bailleur de l'immeuble.

En attendant, les enfants ont pu se rendre quelques fois dans le square proche de la mairie, mais pour cela, les auxiliaires de puériculture doivent être plus nombreuses pour encadrer les petits, à raison d'un adulte pour 4 enfants. Des poussettes doubles et des porte-bébés ont notamment été prêtés au personnel par la mairie centrale.

"Je ne supporte plus cette situation de terreur que la personne est en train de nous faire vivre, à niveau-là ça relève de la psychiatrie. Il n'y a rien qui bouge, il faut vraiment que la police et la régie de l'immeuble s'emparent du problème ", poursuit Isabelle.





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