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Génération identitaire proche de la dissolution

Dimanche 14 Février - 16:56

Actualité


Des membres de Génération identitaire mènent une opération antimigrants dans les Alpes - © Twitter - Romain Espino
Gérald Darmanin, qui reproche à Génération Identitaire (GI) un "discours de haine assumé" et son organisation en "milice privée", a engagé la procédure de dissolution du groupe d'extrême droite, réclamée de longue date par plusieurs associations et partis politiques.


Le ministère de l'Intérieur, qui reproche à Génération Identitaire (GI) un "discours de haine assumé" et son organisation en "milice privée", a engagé la procédure de dissolution du groupe d'extrême droite, réclamée de longue date par plusieurs associations et partis politiques.

Gérald Darmanin, qui avait évoqué le 26 janvier pour la première fois sa volonté d'obtenir cette dissolution, a annoncé samedi sur Twitter que la procédure était désormais "enclenchée". Conformément à la loi, "cette organisation a désormais dix jours pour répondre au contradictoire", a-t-il ajouté.



"Si le contradictoire n'apporte pas d'éléments nouveaux", le décret de dissolution pourrait être présenté en Conseil des ministres dès le mercredi 24 février, précise-t-on dans l'entourage du ministre.

"Le document qui nous a été remis a été rédigé dans l'émotion. (...) On les sent fébriles", a réagi auprès de l'AFP le président de GI, Clément Gandelin dit "Galant". "Le gouvernement a envie de montrer qu'il n'est pas seulement contre les musulmans", a-t-il ajouté, annonçant une manifestation de soutien à Paris samedi prochain.

Cette procédure de dissolution intervient alors que le ministère de l'Intérieur a, ces derniers mois, a obtenu la dissolution d'associations accusées d'être proches de la mouvance islamiste (CCIF, BarakaCity, collectif Cheikh Yassine) dans le sillage de l'assassinat de Samuel Paty.

"Le ministère de l'Intérieur en est réduit à considérer que la critique radicale de l'immigration illégale serait raciste et xénophobe, que désespérer de l'impuissance de l'Etat le serait tout autant", a commenté pour sa part à l'AFP Me Gilles-William Goldnadel, qui défend GI.

"Discrimination" et "haine"
Dans un courrier de sept pages consulté par l'AFP, le ministère a énuméré plusieurs raisons justifiant, à ses yeux, de dissoudre l'association.

Beauvau a d'abord estimé que ses actions relevaient de la "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine", l'un des motifs prévus par le code de la sécurité intérieure (CSI) pour prononcer une dissolution administrative.

L'association, créée en 2012 et qui revendique 2.800 adhérents, présente "l'immigration et l'islam comme des menaces que les Français doivent combattre" et entretient "délibérément la confusion entre musulmans, immigrants et islamistes ou terroristes", écrit Pascale Léglise, l'adjointe au directeur des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère.

Elle rappelle notamment "l'acte fondateur" de Génération Identitaire, l'occupation spectaculaire du toit d'une mosquée en construction à Poitiers en 2017 en scandant des slogans hostiles aux musulmans.

Cinq militants du mouvement d'extrême droite ont été d'abord condamnés en 2017 mais relaxés en juin 2020 en appel pour ces faits, jugés prescrits.

Sous couvert d'un discours politique sur la "préférence nationale", ce mouvement met en œuvre une "idéologie xénophobe", ajoute le courrier, en citant l'occupation des toits de la Caisse d'allocations familiales de Bobigny en 2019 derrière une banderole "De l'argent pour les Français, pas pour les étrangers".

Pour ces faits, 19 militants ont été condamnés en mars 2020 à des peines d'un à trois mois de prison avec sursis.



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