Une information confirmée plus tard dans la journée par le groupe.
"C'est de la destruction de savoir-faire"
"Cela correspond à ce qui a été annoncé en juin l'an dernier", a commenté auprès de l'AFP Olivier Bogillot, le président France de Sanofi. "Il va y avoir environ 1.000 départs en France, sur un calendrier de trois ans, dans différentes parties de l'organisation. On a fait les annonces en juin, et il a fallu le temps de mettre en place toutes les orientations stratégiques", a-t-il détaillé, sans préciser "où se situent les départs".
Pour le syndicat, il importe peu que ce chiffre soit ou non compris dans le millier de postes supprimés annoncés cet été. "C'est une perte pour Sanofi, c'est une perte pour la recherche, c'est de la destruction du savoir faire", regrette Jean-Louis Peyren, coordinateur CGT.
Pour le syndicaliste, ce sont précisément ces choix qui placent le groupe pharmaceutique dans une position délicate dans la course au vaccin contre la Covid-19.
Produire le vaccin des autres ?
"Il ne faut pas s'étonner si aujourd'hui, une entreprise comme celle-là qui porte le nom de Pasteur n'est pas capable de mettre sur le marché dans les temps convenu un vaccin. Cet échec est la suite logique de quinze ans d'économies budgétaires", poursuit Jean-Louis Peyren.
La grève du 19 janvier porte sur des revendication salariales, mais pas seulement. La CGT espère accélérer concernant la production de vaccins, allant jusqu'à demander "la réquisition des outils de production de Sanofi" après décision du gouvernement. À défaut de produire son propre vaccin, Sanofi-Pasteur pourrait en effet produire celui des autres. Les négociations sont en cours.
Pour rappel, Sanofi travaille au développement de deux vaccins anti-Covid mais ne sera pas en mesure d'en proposer un avant la fin 2021.
Investissement de Sanofi en Rhône-Alpes
Le 16 juin dernier, le groupe français avait pourtant fait une série d'annonces promettant 610 millions d'euros d'investissement sur deux sites de la Métropole lyonnaise : Marcy-l'Étoile et Neuville-sur-Saône.
Quelques mois après, Jean-Louis Peyren se félicite toujours de ces investissements prometteurs, mais ne veut pas se réjouir trop vite. Il craint qu'à terme, ces modernisations qui feront gagner l'entreprise en productivité, n'entraînent pas suffisamment d'embauches.