Une situation globalement stable
Selon les professionnels interrogés dans la région, la crise ne devrait pas avoir de gros impact sur les prix, en tout cas dans les grandes villes.
"On imagine que ça va baisser dans les mois à venir, mais sans doute de manière modérée. Pour l'instant, il n'y a pas de baisse des prix. Si jamais elle devait se produire, elle ne sera que de quelques pourcents dans les secteurs dits "tendus" (zone où l'offre est très nettement inférieure à la demande, NDLR), comme dans l'hypercentre des grandes villes comme Lyon par exemple. En revanche, des baisses plus conséquentes pourraient se produire en périphérie, dans les secteurs où il est plus difficile de vendre car il y a moins d'acheteurs", explique Sylvain, agent immobilier dans le centre-ville de Lyon.
Il s'appuie notamment sur l'expérience des précédentes crises. "L'immobilier est une valeur sûre. Au cours des précédentes crises économiques, notamment celle de 2008, les prix ont légèrement baissé, avant d'augmenter à nouveau", ajoute l'agent immobilier qui précise néanmoins qu'il est aujourd'hui difficile de se projeter à long terme sans véritable recul sur la situation.
Même constat du côté de Saint-Étienne. "Aujourd'hui, notre marché correspond totalement aux revenus des Ligériens, assure Gilles Javelle, président adjoint de la FNAIM dans la Loire et agent immobilier à Saint-Étienne. On n'est pas sur un marché d'urgence. On a beaucoup d'atouts, et désormais beaucoup de personnes, notamment en Rhône-Alpes, se rapprochent de notre commune, afin de pouvoir réaliser leur rêve et d'accéder à la priorité".
Plus difficile d'obtenir un prêt de la banque
D'après les professionnels du secteur, la seule certitude aujourd'hui, c'est que les banques se montrent beaucoup plus "frileuses".
"La seule chose qui bouge pour le moment, c'est le durcissement des dossiers auprès des banques. Elles demandent plus de garanties et un apport plus conséquent, avec au minimum les frais de notaire pour la majorité des dossiers. Les durée des prêts accordés ne vont généralement plus au-delà de 25 ans", assure Sylvain.
Au niveau des taux d'intérêts, il indique qu'ils pourraient subir "une mini-hausse" dans les mois à venir, mais il exclut une flambée. Une expertise qui "pourrait bien sûr évoluer, suivant l'évolution de la crise économique", tempère-t-il.
Les terrasses, nouveaux sésames ?
Après deux mois de confinement, ils sont nombreux à avoir revu leurs critères de priorités dans leur recherche d'appartement. Parmi les critères devenus désormais essentiels, on retrouve la présence d'un extérieur au sein du logement. Héloïse Basson, qui travaille dans une agence immobilière de l'Ouest lyonnais, confirme cette tendance.
"Depuis le 11 mai, on a énormément d'appels de gens du centre-ville de Lyon. On constate une volonté de s'exiler vers des coins plus ruraux, avec soit des rez-de jardin, qui n'étaient pas forcément les plus prisés, ou bien des grandes terrasses. On est au-delà des balcons typiques de 4 m² que l'on trouve beaucoup à Lyon. Depuis le début du déconfinement, on constate que les familles n'en veulent plus", explique-t-elle.