Pas encore de pénurie...
Selon Samuel Minot, le président de la Fédération BTP Rhône et Métropole, aucune entreprise ne déclare pour le moment être victime d'une pénurie de matériaux. Mais le processus est lancé.
"Cela se fait par étape, confirme Samuel Minot. Première étape, les prix flambent. Plus 10% sur le zinc, plus 20% sur le nickel et même plus 35% sur les matériaux ferreux… Deuxième étape, les délais augmentent. Troisième étape, pénurie sur les matériaux. Aujourd'hui nous en sommes clairement à l'étape numéro deux, avec des matériaux que l'on avait l'habitude de voir livrés en deux ou trois semaines et qui sont aujourd'hui sur des délais de huit à dix semaines".
... mais des retards à prévoir
La conséquence immédiate pour les entreprises c'est qu'elles vont devoir acheter des matériaux à des tarifs beaucoup plus élevés qu'au moment où elles ont signé leurs contrats. Ce sont elles qui vont devoir absorber ces différences de prix et qui vont donc voir leur chiffre d'affaires baisser.
Si les retards de livraisons persistent ou s'aggravent, cela aura aussi des répercussions sur l'avancement des chantiers. "Lesquels ? Je ne le sais pas aujourd'hui. Mais on voit assez bien que certains projets vont prendre du retard" affirme Samuel Minot.
Pour les aider à passer ce cap difficile, les entreprises du BTP demandent deux choses au ministère de l'Économie : la suppression des pénalités en cas de retard, comme cela a été fait en 2020 ; et la possibilité de modifier les contrats déjà signés pour prendre en compte la hausse du prix des matériaux.