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LYON : "NOUS SOMMES EXTRÊMEMENT INQUIETS", ALERTE UNE ÉCOUTANTE SOCIALE DU 115

Vendredi 19 Novembre - 05:30

Actualité


Plusieurs centaines de personnes sont descendues dans les rues de Lyon, ce jeudi, pour demander plus de places d'hébergement - © DR
À l'approche de l'hiver, un collectif de militants et de travailleurs sociaux alertent les pouvoirs publics. Alors que les appels au 115 se font de plus en plus nombreux, les places d'hébergement manquent dans la métropole de Lyon.


"Le dispositif d'hébergement est complètement saturé", admettait déjà le préfet du Rhône, en 2019. Cet hiver-là, 1 200 places supplémentaires étaient ouvertes pour accueillir les personnes sans domicile. L'année suivante, un effort supplémentaire était fourni avec 1 300 places proposées et une ouverture plus tôt que d'habitude. Mais avec le même constat répété : malgré des budgets en hausse pour l'hébergement d'urgence, la situation ne s'améliore pas.

1 300 places pérennisées en pendant la crise sanitaire


"Ce sont des familles, des femmes enceintes, des personnes âgées à qui nous sommes obligés de dire : pour l'instant, il n'y a pas de places supplémentaires", regrette Nina*, écoutante sociale au 115. Elle réceptionne les appels des personnes à la rue qui appellent pour trouver une place au chaud.

Avec une vingtaine d'autres personnes, militants, étudiants et travailleurs sociaux, elle a rejoint le collectif "Urgence Plan Froid Lyon" pour alerter les pouvoirs publics. "Ce qu'il s'est passé, c'est que les 1 300 places de l'hiver dernier ont été pérennisées pendant la crise sanitaire. Sauf qu'aujourd'hui elles sont toutes prises ! Il faut agir maintenant, il faut ouvrir des places d'hébergement. Les familles qui nous appellent ne comprennent pas."

Contactée par la rédaction, la préfecture du Rhône assure qu'un plan hivernal sera bien présenté la semaine prochaine. Et que la pérennisation des places d'hébergement pendant la crise Covid n'a pas empêché d'accueillir de nouvelles personnes dans le besoin.

Le collectif espère au moins compter sur l'ouverture de places, en cas de baisse des températures. Des accueils dans les gymnases, à défaut de "réquisitionner des logements vides" pour pouvoir loger tout le monde. Une revendication régulièrement mise en avant par les associations, comme pour l'ancienne clinique du Tonkin à Villeurbanne vide depuis plusieurs années, mais relevant du domaine privé.



Arrêter de "se renvoyer la balle"


Dans l'urgence, d'autres collectifs comme "Jamais Sans Toit" décident d'occuper les écoles où sont scolarisés des enfants qui dorment à la rue avec leurs parents. Dernière en date, l'école Audrey Hepburn dans le 9 ème arrondissement de Lyon pour venir en aide à une mère seule avec ses deux enfants.

"Nous attendons des pouvoirs publics qu'ils proposent des solutions d'hébergement pérennes à cette famille ainsi qu'à toutes celles vivant dans les rues de notre métropole en arrêtant de se renvoyer la balle. À ce jour, 47 familles et 123 enfants sans solution d'hébergement sont encore recensés par le collectif", peut-on lire dans un communiqué. Une manifestation est prévue samedi 20 novembre à 14 heures, entre la place des Terreaux et la préfecture.



Constatant la saturation du dispositif d'hébergement en 2019, le préfet Pascal Mailhos avait insisté sur la nécessité d'améliorer la réinsertion des personnes entrantes, pour "fluidifier l'accueil". Pour l'heure, difficile de savoir combien de personnes accueillies l'hiver dernier sont toujours prises en charge actuellement. Et combien ont pu trouver une solution de logement dans la foulée.

Pour toute personne en difficulté, pour connaître ses droits, des informations sur les maraudes : appelez le 115. Les associations de solidarités continuent d'appeler au bénévolat, "c'est le cas pour la Croix-Rouge ", rappelle aussi Nina.

*Nina est un nom d'emprunt