SÉLECTIONNEZ VOTRE VILLE

Rhône
  • Lyon
  • Tarare
Loire / Haute-Loire
  • Saint-Étienne
  • Roanne
  • Le-Puy-en-Velay
  • Yssingeaux
Puy de Dôme / Allier
  • Clermont-Ferrand
  • Vichy
Ain / Saône-et-Loire
  • Bourg-en-Bresse
  • Mâcon
  • Valserhône
Ardèche
  • Aubenas
Isère / Savoie
  • Vienne
  • Grenoble
  • Chambery
  • Annecy

Cliquer pour télécharger
l'application Radio Scoop

ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE : LES GRANDES ÉTAPES D'UN PROCÈS-FLEUVE

Mardi 7 Septembre - 19:30

France


Palais de Justice de Paris - © 2011 Google
Le procès hors-norme des attentats du 13-Novembre s'ouvre ce mercredi 8 septembre à Paris et pourrait s'achever le 25 mai, selon son calendrier prévisionnel. 


Neuf mois pour juger les pires attaques commises sur le sol français et tenter de comprendre l'horreur : à partir de ce mercredi 8 septembre s'ouvre le procès des attentats du 13-Novembre. Il devrait s'achever le 25 mai.

Vingt accusés y sont poursuivis, dont Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés autour du Stade de France, sur des terrasses de bistrots parisiens et dans la salle de concert du Bataclan.

Voici les grandes étapes qui sont prévues.

"L'audience est ouverte"


Le président de la cour d'assises spécialement composée, Jean-Louis Périès, doit déclarer les débats ouverts ce mercredi 8 septembre à 12h30.

En raison du très grand nombre de victimes, la cour procédera d'abord et pendant deux jours à l'appel des près de 1 800 parties civiles constituées et examinera d'éventuelles nouvelles constitutions, avant de faire l'appel de plus d'une centaine de témoins.

Le président fera le troisième jour la lecture de son rapport, résumant les quelque 500 tomes du dossier.

Les premiers témoins sont attendus à la barre à partir du lundi 13 septembre : ils donneront une vue d'ensemble de la tentaculaire enquête franco-belge et des premiers éléments recueillis sur les neuf scènes de crime des attentats.

Cinq semaines d'audition de victimes


Après cette présentation générale, la cour doit entendre à partir du 28 septembre et pendant cinq semaines complètes les témoignages des rescapés et des proches des victimes des attentats, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Saint-Denis et Paris. 

Le président a prévu une demi-heure par prise de parole, soit quatorze auditions par jour environ : en l'état des demandes et selon un calendrier qui peut être évolutif, une semaine est vouée aux récits des attaques au Stade de France et sur les terrasses, quatre semaines au massacre du Bataclan.

À l'issue de ces auditions, la cour interrogera pour la première fois les 14 accusés présents - les six autres sont jugés par défaut - sur leur personnalité et leur parcours, sans évoquer à ce stade les faits.

Hollande à la barre


L'ancien président de la République est attendu pour témoigner le 10 novembre au palais de justice, sous très haute sécurité.

Le soir du 13 novembre 2015, François Hollande avait quitté précipitamment le Stade de France où il assistait à la rencontre amicale France-Allemagne, avant de décréter dans la nuit l'état d'urgence. L'ex-chef de l'État devrait également être questionné sur la politique étrangère de la France.

Son ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve doit témoigner le 17 novembre, après une brève suspension du procès pour le sixième anniversaire des attentats.

Les enquêteurs


À partir de la mi-novembre, les débats feront une large place aux enquêteurs français et belges, en plusieurs phases. 

La cour remontera d'abord la piste des commandos projetés par le groupe État islamique (EI) depuis la Syrie et qui ont rejoint l'Europe par la route des migrants, et s'intéressera à leur parcours en Belgique.

Dans un second temps, à partir de février 2022, elle retracera la logistique des attentats et le rôle de chacun des accusés, les ultimes préparatifs des attaques et la traque de leurs auteurs.

Abdeslam parlera-t-il ?


C'est l'une des interrogations de ce procès : resté quasiment muet pendant l'instruction, Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos, s'exprimera-t-il au procès ? 

Il faudra attendre son premier interrogatoire sur les faits, prévu les 13 et 14 janvier 2022.

Début janvier, au retour d'une suspension de quinze jours pour les vacances de fin d'année, c'est le Belgo-Marocain Mohamed Abrini, "l'homme au chapeau" des attentats de mars 2016 à Bruxelles, qui sera le premier des accusés à être questionné. 

Tous doivent être réinterrogés à plusieurs reprises, courant février et mars 2022, sur les actes préparatoires des attentats

Premières plaidoiries début avril


Les quelque 300 avocats de parties civiles doivent commencer à plaider le 6 avril et jusqu'au 22.

Puis le parquet national antiterroriste (Pnat) dira quelles peines il sollicite à l'encontre des vingt accusés (douze encourent la perpétuité), lors d'un réquisitoire à trois voix prévu du 2 au 5 mai

La défense aura la parole du 6 au 23 mai.

Verdict fin mai


Au terme de neuf mois d'audience, la cour d'assises spéciale doit rendre son verdict, et en expliquer les principales motivations. 

À ce stade, la lecture du délibéré est prévue les 24 et 25 mai 2022

Darmanin appelle à la vigilance maximale


Gérald Darmanin a demandé aux responsables de la sécurité du territoire "un haut niveau de vigilance", particulièrement autour des lieux classés sensibles, pendant le procès a appris ce mardi l'AFP auprès de son entourage.

Dans ce télégramme adressé lundi aux préfets de police de Paris et des Bouches-du-Rhône, ainsi qu'aux préfets des zones de défense de métropole et d'outre-mer, le ministre de l'Intérieur requiert leur "vigilance collective (...) totale tant à l'égard de la menace (terroriste) endogène qu'exogène".

Il y rappelle que, l'an dernier, le procès des attentats de janvier 2015 avaient été l'occasion d'une "succession d'attaques sur le territoire national" (contre les anciens locaux de Charlie Hebdo, assassinat de Samuel Paty mi-octobre) après la republication par l'hebdomadaire satirique de caricatures de Mahomet.

Le ministre a ordonné en conséquence à ses cadres de maintenir "un haut niveau de vigilance, tout particulièrement aux abords des lieux de culte, des lieux d'enseignements, de grands rassemblements dans un contexte de retour à la normale et des anciens lieux d'attentats".

"Vous mobiliserez en conséquence les forces de sécurité intérieure pour une présence visible et dissuasive", ajoute Gérald Darmanin.