À la veille de cet épilogue, l'avocat général de la cour d'assises de l'Isère, Jacques Dallest, a requis ce jeudi matin la réclusion criminelle à perpétuité contre l'accusé, assortie d'une peine de sureté de 22 ans.
"Un sentiment de toute puissance"
La journée s'est poursuivie par la plaidoirie d'Alain Jakubowicz, l'avocat de Nordahl Lelandais. Pour lui, l'ancien militaire a amorcé sa "descente aux enfers" après le meurtre d'Arthur Noyer, pour lequel il n'a été soupçonné que des mois plus tard. Suite à cet épisode, "il est devenu une voiture folle sans freins", doté d'un "sentiment de toute puissance".
"Il part en live complètement, plus rien n'est maîtrisé, il fonce droit dans le mur". Suivront alors les agressions sexuelles sur deux petites cousines et "mille fois hélas, la nuit du 26-27 août" où il croise la route de Maëlys, relate-t-il.
La défense réclame 30 ans de prison
Pour Alain Jakubowicz, son client "mérite clairement" 30 ans de prison et non la perpétuité requise par l'avocat général.
"30 ans de prison, enfermé, c'est ce qu'il mérite clairement et il le sait", rappelant que d'autres tueurs d'enfants avaient été condamnés à des peines de cet ordre, voire plus clémentes par le passé.
"Tout homme doit conserver un espoir, fût-il lointain. Même sévère, le propre de la justice est de rester humaine. Le mot de perpétuité renvoie à l'éternité. Ce terme annihile toute espérance en l'homme", a-t-il argué alors que le verdict est attendu vendredi au terme de trois semaines de procès.
"On ne fixe pas une peine à l'aune de la douleur des victimes. À douleur infinie, peine infinie. Non, mille fois non !", a-t-il lancé.
Verdict attendu ce vendredi
L'accusé a "du chemin à faire, mais il a commencé à comprendre", a cependant noté Alain Jakubowicz, en insistant sur ses efforts pour reprendre sa scolarité, cesser de fumer et lire des ouvrages de bouddhisme.
"Le temps de la liberté ne se pose pas avant longtemps, très longtemps. Il sera mis à profit pour préparer cette échéance très lointaine", a-t-il assuré.
Au cours des débats, Nordahl Lelandais a livré des versions fluctuantes sur la disparition de la fillette, variant notamment sur les circonstances de l'enlèvement de sa victime.
Il a fini par reconnaître avoir tué "volontairement" Maëlys en la frappant au visage, quelques minutes après l'avoir emmenée de la salle des fêtes où il l'avait rencontrée peu auparavant, pendant une soirée de mariage.
Il a justifié cette flambée soudaine de violence en évoquant un accès de panique, une "hallucination", expliquant avoir vu le visage d'Arthur Noyer sur celui de la fillette.
Nordahl Lelandais devrait prendre une dernière fois la parole ce vendredi, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer.
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