Dans le viseur : Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume mais aussi Rhinadvil Rhume.
Disponibles sans ordonnance sous forme de comprimés, ces traitements - aussi vendus par spray nasal sur prescription - visent à décongestionner le nez. Ils sont aussi responsables, d'après l'ANSM, d'effets secondaires graves comme des infarctus ou des AVC.
Un rapport bénéfice risque défavorable ?
"D'un côté, ces médicaments ne sont plus conseillés et de l'autre, ils continuent d'être demandés par les patients. Ce n'est pas toujours simple d'expliquer ce qui pose problème", indique Kevin Phalippon, pharmacien dans l'Ain et vice-président de l'URPS Auvergne-Rhône-Alpes.
"Ce sont des vasoconstricteurs qui agissent de manière systémique, c'est-à-dire que même si la sphère ORL est visée, il y a une action sur la totalité du corps. Notamment sur la partie cardiaque et neuronale : c'est pour ça que ces médicaments sont décriés. En faisant varier le diamètre des vaisseaux, ils ont des conséquences cardiovasculaires qui peuvent être graves", poursuit le pharmacien.
Les médicaments anti-rhume : quel danger ?
Des risques très faibles mais néanmoins réels, insiste l'ANSM. D'autant plus au regard de ce qui est traité à savoir, un rhume. Le plus souvent inoffensif, le rhume est en effet voué à guérir de lui-même en quelques jours...
"On conseille la désobstruction nasale, un lavage du nez au sérum physiologique ou à l'eau de mer. Au besoin, du paracétamol toutes les six heures en cas de mots de tête et s'il n'y a pas de contre-indication, des inhalation sur conseil du pharmacien", ajoute Kevin Phalippon.
Une décision européenne attendue prochainement
Le retrait de ces médicaments anti-rhume du marché relève d'une décision qui doit être prise à l'échelle de l'Union européenne (UE). À ce titre, l'ANSM dit avoir demandé à son homologue européenne de réévaluer l'intérêt de ces traitements.
Dans un communiqué, le lobby des médicaments sans ordonnance, NéreS, a regretté une communication "prématurée" de l'ANSM, affirmant que le rapport bénéfice-risque restait considéré comme positif en attendant les conclusions européennes.
Comment soigner un rhume ?
