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Lyon : l'escrime pour guérir les victimes de violences sexuelles

Mercredi 3 Novembre - 05:30

Actualité


Deux escrimeurs s'affrontent - illustration. - © DR
Dans le Rhône, l'association Stop aux Violences Sexuelles propose depuis 2018 un programme thérapeutique à destination des femmes victimes. Pendant dix mois, elles se rencontrent et apprennent à manier l'épée pour surmonter ce qu'elles ont vécu.


L'escrime comme thérapie. C'est ce que promet ce programme ambitieux, qui combine à la fois la pratique du sport avec un accompagnement médical et psychologique. Pendant près d'un an, le groupe d'une dizaine de femmes se retrouve à raison d'une matinée de 4 heures, chaque mois. La troisième promotion vient de démarrer à Lyon.

Se libérer, se reconstruire


"Ce n'est pas un cours d'escrime !", prévient Muguette Dini. "C'est un atelier thérapeutique encadré par cinq personnes. Il y a un maître d'arme, un médecin, un thérapeute, un kiné et une personne qui gère toute la logistique. Sur les quatre heures, il y a une heure d'escrime avec aussi des périodes de calme, des entretiens", explique la présidente de Stop aux Violences Sexuelles (SVS) pour le Rhône.

Pourquoi l'escrime plus qu'un autre sport ? "Déjà, il y a cette combinaison qui protège. Il y a le masque qui anonymise. Pas de corps à corps, de la distance. Au cours des séances il y a toujours un moment où une des participantes imagine son agresseur et le tue symboliquement, c'est très impressionnant. Non seulement ça permet de se libérer, mais aussi de se reconstruire", poursuit Muguette Dini.

Ces programmes existent dans d'autres villes que Lyon, à Paris et Marseille notamment. "Mais il en faudrait bien plus", soupire-t-elle. "C'est un programme qui demande un engagement très important, aussi bien pour les femmes que pour les encadrants formés."

Reste aussi la question du coût. D'après l'association, chaque séance représente un investissement de 30 000 euros. Une participation de 1 100 euros est demandée aux participantes. Les encadrants touchent eux un peu moins de 200 euros... "Cela tient surtout au bénévolat !", admet la présidente de SVS.

Les hommes aussi peuvent participer


L'association avait envisagé d'ouvrir le programme aux hommes victimes de violences sexuelles en septembre. Mais les inscriptions n'ont pas été assez nombreuses. "Il faut dire que les hommes sont moins nombreux à consulter un thérapeute. Et quand ils y vont, ils considèrent qu'après ils n'ont plus besoin d'aide. Mais j'espère que l'on pourra en ouvrir un l'année prochaine", ajoute Muguette Dini qui dit avoir été contactée par deux hommes victimes d'abus sexuels dans le milieu ecclésiastique.

"Les femmes qui l'ont fait le disent. Après le programme, leur vie a changé !"

Toutes les informations sur le programme et les inscriptions sont à retrouver ici.



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