Fusillade à Lyon : pourquoi l'intervention des secours a-t-elle tardé ?

Mercredi 15 Juin - 20:25

Actualité

L'immeuble où s'est produit la fusillade - © Radio Scoop

Après la fusillade qui a coûté la vie à deux personnes dans la nuit de mardi à mercredi, à Lyon, certains s'interrogent sur le temps mis par la police et les secours pour intervenir.

Après l'émotion, le temps des questions. Suite à la fusillade sur fond de trafic de drogue, qui a fait deux morts et deux blessés à La Duchère, la polémique enfle.

Des témoins dénoncent l'intervention tardive de la police et des secours… Les parents de l'une des victimes, eux-mêmes, sont montés au créneau.

"S'ils ne prenaient pas des cailloux quand ils interviennent..."

Les pompiers ont refusé d'intervenir sans la présence des policiers. Ils seraient donc arrivés 45 minutes après l'alerte donnée. Rien d'étonnant pour Pierre Tholly, secrétaire zonal Rhône-Alpes du syndicat Alliance – Police Nationale : "Que les pompiers ne souhaitent pas intervenir à la Duchère sans notre présence, je les comprends. S'ils ne prenaient pas des cailloux en intervention, ils n'hésiteraient pas à intervenir plus rapidement", nous a-t-il confié.

En ce qui concerne l'intervention de la police, le manque d'effectifs est en cause. "L'agglomération lyonnaise souffre malheureusement d'un déficit d'effectifs chronique. On le dénonce depuis des mois. Il manque au bas mot 150 policiers. C'est très compliqué d'être partout", assure-t-il.

"Il est évident que sur un quartier comme celui de La Duchère, cela mériterait qu'il y ait des effectifs fidélisés qui seraient amenés à être présents en permanence. Malheureusement, on n'a pas les moyens de le faire", regrette Pierre Tholly.

Des ripostes à craindre ?

Le syndicat Alliance – Police Nationale appelle donc à renforcer les effectifs des forces de l'ordre, alors que les fusillades sont de plus en plus nombreuses dans l'agglomération de Lyon. "Il y a une escalade et c'est de plus en plus violent. Je ne suis pas devin, mais on peut craindre une riposte. Ces gens-là n'ont visiblement aucune limite. On a vu ce qu'il se passe à Marseille..."