En principe, la dernière loi sur la protection juridique qui remonte à 2007 donnait le droit de vote aux personnes placées sous tutelle, mais en gardant la possibilité au juge des tutelles de leur retirer ce droit de vote.
Le droit de vote retiré à 80% des personnes sous tutelle
Sur la base d'un certificat médical, "le médecin, lors de l'examen ne pouvait pas se rendre compte si la personne concernée avait des opinions politiques", critique Céline Simonin, chargée des affaires internationales à l'UNAPEI, fédération qui défend les droits des personnes handicapées. 80% des personnes sous tutelle s'étaient alors vues retirer ce droit de vote, selon plusieurs associations.
Désormais, le jour du scrutin, elles peuvent être aidées d'un accompagnateur à la mairie. Cela concerne toutes les personnes handicapées, d'après Céline Simonin : "Même pour une personne lourdement handicapée intellectuelle, si on lui explique les enjeux des élections avec du matériel adapté, elle va pouvoir avoir un degré de compréhension des enjeux électoraux".
Un outil : le langage "FALC"
Et pour que ces personnes puissent voter, des outils existent, comme le FALC, un langage Facile À Lire et à Comprendre.
"C'est un ensemble de règles qui va concerner les aspects visuels, la police, sa taille, à quel endroit on va à la ligne, mais aussi tout ce qui concerne le vocabulaire. Puis c'est l'une des règles clé du FALC, il faut qu'il y ait une relecture par des personnes handicapées intellectuelles", précise la chargée des affaires internationales à l'UNAPEI.
Les partis politiques ont bien évidemment un rôle à jouer dans ces nouvelles mesures. Même si la loi n'oblige pas ces derniers à adapter leurs différents programmes en langage FALC, certains ont fait cette démarche.
C'est le cas par exemple d'Europe Écologie les Verts, la République en Marche, Lutte Ouvrière ou l'Union de la Droite et du Centre. Toute la liste -qui peut encore évoluer- est à retrouver ici.