"Que faire aujourd'hui ? Changer de métier ?"
Alors que la deuxième vague liée au Covid-19 se profile, et malgré les accords Ségur, le climat est délétère et fait craindre le pire. Cette semaine, certains membres du CIH stéphanois, qui regroupe des centaines de personnes, ont tiré la sonnette d'alarme. Quelques lettres de soignants à bout ont été divulguées.
"Quand le coronavirus est arrivé, j'ai encore moins compté mes heures. Mon mari a pris en charge les enfants et le quotidien, pour que je sois plus que jamais une soignante qui fait son job. J'ai tout donné. J'ai abandonné ma famille et, avec le déconfinement, il fallait encore en rajouter. Une collègue a alerté les supérieurs concernant mon état, ils ont levé les yeux au ciel. Alors au faire aujourd'hui ? Changer complètement de métier ? Je ne sais pas..." peut-on lire sur l'une de ces lettres.
Un quotidien ingérable
Des témoignages comme celui de Karine (nom d'emprunt), le collectif en a récupéré plusieurs. Le docteur Pascale Oriol, administratrice du CIH, parle d'une situation difficilement tenable. "Le quotidien c'est le manque de personnel, ce qui fait qu'on ne peut pas s'occuper des patients de façon correcte, c'est le personnel qui est déplacé d'un service à l'autre sans être mis au courant, le personnel qu'on rappelle la nuit ou le week-end. Le personnel est épuisé. Certains d'entre nous quittent l'hôpital car ils ne peuvent plus supporter la façon dont ils exercent le métier qu'ils aiment aujourd'hui".
Le taux de burn-out des personnels de santé est estimé entre 40 à 60% selon le collectif. "C'est trois fois plus que les autres professions", précise t-il.