L'association des abusés sexuels dans l'église TOUS ENSEMBLE vient de publier une lettre ouverte pour demander une rencontre avec l'Archevêque de Lyon, afin d'expliquer pourquoi elle n'est pas satisfaite des réparations prévues.
Manque d'écoute, lenteur du traitement des dossiers, barèmes obscurs de classification des actes subis : l'association pointe du doigt les deux instances mises en place, la Commission reconnaissance et réparation (CRR) et l'instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR).
Elle dénonce également le plafonnement des indemnisations à 60.000 euros, alors que le Diocèse de Lyon posséderait un patrimoine évalué à 200 millions d'euros.
Pilule amère pour les victimes
Nanou Couturier, de La Tour du Pin en Isère, a été victime de centaines d'actes pédophiles au sein de l'Église pendant plusieurs années, dans son enfance et son adolescence. Aujourd'hui présidente de l'association, elle explique :
"C'est une pilule qui ne passe absolument pas au niveau des victimes, quand on sait que beaucoup ont eu des soins en psychiatrie ou des pertes d'emploi à cause du traumatisme vécu. Toutes les victimes n'ont pas eu la vie qu'elles auraient dû avoir, ce qui veut dire qu'il y a des pertes autant morales que financières et physiques à prendre en compte. Ces deux instances travaillent, selon moi, à la botte des curés et de l'Église. Ce n'est pas concevable".
En réponse à la lettre ouverte publiée à l'attention de l'Archevêque de Lyon Olivier de Germay, le Diocèse de Lyon affirme qu'il enverra un courrier directement à l'association dans les prochains jours.
