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DANS L'OUEST LYONNAIS, DES HABITANTS RÉVOLTÉS CONTRE LE TÉLÉPHÉRIQUE

Lundi 11 Janvier - 05:30

Actualité


Alain Bavozet, coordinateur du collectif contre l'installation du téléphérique entre Lyon et Francheville. - © Léa Duperrin / Radio Scoop
C'est l'un des projets d'envergure présenté fin décembre dans le plan de mandat du Sytral. La création de la première liaison par câble dans la Métropole de Lyon, d'ici 2025.


Prolongement du métro, nouvelles lignes de tramway et de bus : l'ensemble des projets du Sytral, résumés ici représentent sur cinq ans un budget de 2.55 milliards d'euros.

Une pétition lancée


Environ 160 millions d'euros seront donc dédiés au premier téléphérique de la Métropole, avec ses sept ou huit stations situées entre Francheville et Gerland (Lyon 7e). Le Sytral table sur une fréquentation allant de 20 à 25.000 voyageurs par jour, pour une vingtaine de minutes de trajet.

Pour le collectif d'opposants au projet, la fréquentation est largement surestimée. Le coût des travaux en revanche, est jugé trop important pour un chantier incohérent.

"Ce sont des maisons détruites, des espaces de verdure détruits... Ce projet nous révolte", explique Alain Bavozet, coordinateur du collectif qui est à l'origine de la pétition "touche pas à mon ciel".

Cet ancien conseiller municipal et adjoint à la mairie de Sainte-Foy-lès-Lyon regrette qu'aucune concertation n'ait pour l'instant été proposée. Quant au tracé, "ils ne sont même pas venus sur place, ils ont tiré des traits sans prendre en compte la réalité physique, humaine des villes concernées."

En l'occurrence, une commune de 22.000 habitants, où se côtoient de riches demeures et des maisons familiales plus modestes. Si le tracé est conservé, une station devrait y être construite.

"Je me suis saignée pour l'avoir cette maison"


Attaché à ce "balcon de verdure", Alain Bavozet n'est pas contre la réalisation d'autres projets pour désenclaver l'Ouest lyonnais. Mais plutôt que le téléphérique, il aurait préféré des lignes de bus ou pourquoi pas, un prolongement du métro.

En se promenant dans les rues de la ville, plusieurs habitants reconnaissent l'ancien élu, qui ne manque pas de leur parler de la pétition qui existera bientôt en format papier.

"Il y aurait un pylône juste devant ma maison", ajoute Brigitte, signataire démunie. "Je me suis saignée pour l'avoir cette maison, avec ce tracé elle ne vaudra plus rien. Et les arbres classés ? Tout est permis ?", interroge la Fidésienne.

Pour l'heure, les membres du collectif veulent surtout faire entendre leur voix. Des recours pourront êtres envisagés, mais pas tout de suite. Le projet, lui, a encore le temps d'évoluer : une étude d'impact doit être menée et une concertation ouverte en 2021.

La décision finale doit être validée début 2022 avec une mise en service de la ligne fin 2025... après au moins 18 mois de travaux.

Parmi les élus locaux qui ont fait connaître leur position sur le sujet, certains sont plutôt favorables au transport par câble. C'est le cas du maire de Francheville Michel Rantonnet, qui se réjouit "d'une avancée significative pour la ville et l'Ouest lyonnais."