RENAULT TRUCKS OUVRE UNE LIGNE DE MONTAGE DE TRIPORTEURS ÉLECTRIQUES

Mardi 15 Novembre - 05:00

Transport

Un triporteur Freegône de la marque Kleuster produit chez Renault Trucks - © RadioSCOOP / Philippe Lapierre
Le spécialiste du camion inaugure à Vénissieux (Rhône) une nouvelle ligne de montage de vélo-cargo, le "Freegône", en format électrique, en partenariat avec le constructeur lyonnais Kleuster. Une réponse aux besoins croissants des artisans, liés notamment à l'extension des zones à faibles émissions et aux prix des carburants.

Le vélo-cargo passe la vitesse supérieure ! La demande explose, d'après les professionnels, en raison des nouvelles règles d'accès aux centres-villes, du prix des carburants, du réchauffement climatique, ou encore des difficultés de stationnement et de circulation. Ce type de véhicule est donc désormais produit de façon industrielle en Auvergne-Rhône-Alpes. 

L'entreprise lyonnaise Kleuster, qui a conçu le vélo-cargo électrique "Freegône" il y a huit ans, s'est rapproché de Renault Trucks afin d'accélérer la production. C'est ainsi qu'une première ligne vient d'être inaugurée et mise en service, à Vénissieux. 

Onze personnes assemblent, dans cet entrepôt de 2.100 mètres carrés, cinq types de triporteurs : cellule sèche, frigorifique, alimentaire, plateau de transport ou benne à déchets.

Pour le PDG de Renault Trucks Bruno Blin, cette évolution est logique :

"Notre métier est de mettre en place des équipements pour le transport de marchandises. Aujourd'hui, on voit bien que les villes sont de plus en plus congestionnées, que les contraintes réglementaires sont de plus en plus sévères, puis il y a un besoin général de décarboner notre industrie de transport, qui est en train de vivre une révolution extrêmement importante. En particulier pour la logistique du dernier kilomètre, voire du dernier mètre. Ce vélo-cargo est en adéquation avec notre stratégie, il est complémentaire avec ce que l'on fait déjà, à travers la vente des véhicules électriques, depuis plus d'un an maintenant."


Ce vélo répond à un besoin croissant, comme le constate Gérard Têtu, fondateur et dirigeant de Kleuster :

"La demande est considérable, car on a commencé par faire beaucoup de pistes cyclables, et tant mieux, avec le Covid-19 notamment. On a vu des villes se fermer vraiment, avec des critères importants de sélection des véhicules à l'entrée, sans se soucier de savoir si la capacité industrielle des fabricants pouvait répondre à cet enjeu. Aujourd'hui, l'offre doit rattraper le retard. Des confrères sortent des produits, et on en est heureux, cela veut dire qu'il y a un marché. Pour autant, il faut répondre de manière industrielle et professionnelle au sujet, et nous avons opté pour cet axe-là."


Benoît Quettier, chef d'une entreprise de plomberie à Lyon, a opté pour le triporteur électrique, bien plus pratique que la voiture ou la camionnette :

"Quand j'ai ouvert ma société de plomberie, j'avais vraiment le désir de travailler en centre-ville, où l'on connait les contraintes de stationnement et de circulation. Je travaille dans la ZFE (zone à faibles émissions), et ce véhicule m'apporte de la tranquillité dans mes déplacements. Même si les grands axes sont congestionnés, je vais pouvoir circuler par des voies alternatives, les couloirs de bus ou les pistes cyclables. C'est un confort d'utilisation."


La nouvelle ligne de montage de Vénissieux a produit son premier triporteur début novembre et va produire douze véhicules par jour, alors que la production était de cinq par semaine, précédemment.

Les "Freegône" peuvent être loués dans le réseau Renault Trucks (à partir de 319 euros par mois) ou achetés, au prix moyen de 20.000 euros.

Un triporteur "Freegône" frigorifique © Radio SCOOP / Philippe Lapierre


La ligne de montage du "Freegône" de Kleuster à Renault Trucks Vénissieux © Radio SCOOP / Philippe Lapierre