PÉNURIE DE MATÉRIAUX DANS LE BÂTIMENT : LES PRIX "DE 10 À 40% PLUS CHERS"

Lundi 26 Juillet - 05:30

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Philippe Lansard, le Président de la FFB Auvergne-Rhône-Alpes. - © DR
Si la reprise de l'activité est bien là, le secteur du bâtiment connait des difficultés dans l'approvisionnement de certaines matières premières. Conséquence, certains chantiers risquent d'être reportés et les prix flambent.

Cuivre, bois, plomb, fer... Les matières premières, utilisées pour les chantiers, qu'ils soient publics ou privés, se font encore rare. Un "effet post-covid" qui pourrait entraîner d'importantes difficultés alerte la Fédération Française du Bâtiment.

"Plus facile d'arrêter la machine que de la remettre en route !"


En ce moment, les matériaux utilisés dans la construction sont de 10 à 40% plus chers qu'en temps normal indique la fédération. "Il y a un impact direct sur les chantiers en cours car les clauses de révision sont assez limitées. Il faut négocier avec la maîtrise d'ouvrage pour partager les coûts... Et le problème va continuer d'exister : les nouveaux projets chiffrés avec les prix d'aujourd'hui, si l'inflation continue... Certains chantiers seront forcément reportés, voire annulés", explique Philippe Lansard, le Président de la FFB Auvergne-Rhône-Alpes.

Comment en est-on arrivé là ? "Il y a plusieurs phénomènes, le premier reste l'arrêt quasi total de la production de ces matières au début de la pandémie. On se rend compte qu'il est plus facile d'arrêter la machine que de la remettre en route !", poursuit-il. Ce à quoi il faut ajouter des problèmes de logistique, de transport... Résultat, la demande dépasse l'offre. "Cela entraîne aussi de la spéculation. Le premier arrivé, celui qui peut payer plus cher, c'est celui qui est servi en premier."

Un retour à la normale n'est pas attendu avant 2022 par la filière. "C'est un phénomène mondial, qui ne concerne pas seulement l'Europe mais aussi la Chine et les Etats-Unis", rappelle Philippe Lansard. "Il faut le temps que le marché se régule, ça dépend de la coopération entre les états."

De possibles conséquences sur l'emploi


La fédération du bâtiment l'assure, le problème ce n'est pas l'activité. "Les carnets de commandes se sont remplis, mais si le problème de pénurie persiste, à un moment, nous ne pourrons plus travailler", craint le président de la fédération régionale.

Pour cette raison, plusieurs demandes sont formulées. "Déjà, pouvoir annihiler les pénalités de retard pour l'ensemble des chantiers dès lors qu'il est prouvé que c'est lié à cette pénurie. On souhaite aussi que les coûts puissent être partagés au mieux. Et puis, si l'on ne peut plus travailler, on demande à ce que l'Etat nous vienne en aide. Un accompagnement comme il y a eu, pour prendre en charge le chômage partiel", indique enfin Philippe Lansard.